Deux bâtiments insalubres qui menaçaient de s'effondrer sur un passage du Xe arrondissement de Paris se sont transformés en logements modernes et lumineux. Présentation de cette double opération de réhabilitation et de construction.

Les deux bâtiments en vis-à-vis, dans un étroit passage du Xe arrondissement de Paris, étaient dans «un état sanitaire exécrable», se souvient l'architecte Hervé d'Aviau de Ternay qui note même que «l'agence qui a fait le diagnostic avait dit qu'il n'était pas raisonnable de réhabiliter ces bâtiments». Pourtant, dans la réhabilitation des immeubles situés au 23 et 27 rue Chabrol, la Société immobilière d'économie mixte de Paris (Siemp) a opté pour un bâtiment neuf et l'autre rénové.

 

Deux projets
L'opération a été confiée à la Siemp dans le cadre de sa mission d'éradication des logements insalubres. «Nous étions d'ailleurs proches de l'acharnement thérapeutique, car le bâtiment rénové était en passe de tomber», indique Hervé d'Aviau de Ternay. Si les deux projets sont distincts, les bâtiments ont été pensés de façon commune, pour en faire «une véritable porte d'entrée de la Cité Chabrol». L'ensemble est constitué de deux corps de bâtiments sur trois étages, et comprend quatre locaux d'activités au rez-de-chaussée puis huit logements sociaux. «Le bâtiment conservé est en rupture d'échelle avec ceux de la rue de Chabrol à l'inverse du bâtiment neuf. Ce dernier joue un rôle de premier plan reléguant les pignons existants au second plan, atténuant ainsi leur présence, sans les cacher. La partie neuve comprend une terrasse végétalisée et un filtre végétal de bambous qui ferme l'immeuble vis-à-vis de la copropriété voisine», indique l'architecte.

 

Lumière naturelle
Le passage étant étroit, le vis-à-vis entre les deux bâtiments est de 3,40 m. Le cabinet d'architecture a donc privilégié l'éclairage zénithal et les puits de lumière, principalement dans les séjours. La majorité des logements, qui vont du studio au cinq pièces, sont traversants et bénéficient, en plus de l'éclairage, d'une ventilation naturelle. Le chauffage et l'eau chaude sanitaire sont produits à partir de chaudières individuelles à gaz basse température à condensation. Sur le bâtiment neuf, l'opération a même obtenu une certification Qualitel HPE 2000 pour la mise en place d'une toiture végétalisée et le choix de matériaux ainsi que de procédés de construction durables.

 


Fiche technique :

 

Maître d'œuvre : Hervé d'Aviau de Ternay
Entreprise générale : Bati-rénov
Contrôleur technique : Qualiconsult
Coordonnateur : GTIF
Maître d'ouvrage : SIEMP
Budget : 1.480.000 euros
Livraison : mai 2009

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Avant

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Rue chabrol © Siemp
Le passage menant à la cité Chabrol, avant la rénovation des deux bâtiments.

Après

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Rue chabrol © MD - Batiactu
Le passage menant à la cité Chabrol, après la rénovation des deux bâtiments par la Siemp. Ils abritent désormais quatre locaux d'activité et huit logements sociaux.

Reconstruction

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Rue chabrol © MD - Batiactu
L'un des deux bâtiments a été totalement reconstruit.

Lumière naturelle

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Rue chabrol © MD - Batiactu
Dans le bâtiment rénové, la lumière naturelle a été privilégiée par un éclairage zénithale pour les logements bénéficiant de duplex, ou via des puits de lumière.

Vert

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Rue chabrol © MD - Batiactu
«La partie neuve comprend une terrasse végétalisée et un filtre végétal de bambous qui ferme l'immeuble vis-à-vis de la copropriété voisine», indique Hervé d'Aviau de Ternay, l'architecte.

Volets coulissants

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Rue chabrol © MD - Batiactu
Les occultations extérieures des chambres se font par des volets coulissants en panneaux.

Rez-de-chaussée

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Rue chabrol © MD - Batiactu
Au rez-de-chaussée, on trouve désormais quatre locaux d'activité.