JUSTICE. Plusieurs personnes concernées par l'affaire du balcon effondré à Angers ont exigé une enquête complémentaire sur un défaut d'entretien, qui a été écartée par les juges. L'affaire continue, après que les cinq mis en examen aient été renvoyés en correctionnelle en mars.

L'affaire du balcon effondré à Angers continue. La cour d'appel de la ville où l'accident a eu lieu a rejeté, le mercredi 19 mai, une demande d'enquête complémentaire sur un défaut d'entretien du balcon qui s'est effondré le 15 octobre 2016 dans cette ville de l'ouest de la France. Ce drame, arrivé lors d'une soirée étudiante, avait provoqué la mort de quatre jeunes et blessé quatorze autres.

 

Formulée auprès de la chambre de l'instruction, la demande d'enquête avait été émise par les avocats de deux des cinq mis en examen et par ceux des victimes et de leurs familles. Tous avaient jugé que les expertises et l'enquête des deux juges d'instruction avaient trop vite écarté l'hypothèse d'un défaut d'entretien des balcons et demandaient des investigations.

 

Le balcon bougeait, selon un blessé

 

Le balcon bougeait, quelques mois avant le sinistre, selon l'un des locataires de l'appartement, blessé lors de l'accident. De leurs côtés, les juges ont affirmé dans la décision qu'ils ont rendue que les défauts de construction relevés par les expertises n'étaient pas détectables, même par des professionnels. Par conséquent, il n'est pas certain que la mesure de danger aurait été prise, avec des mesures adaptées, selon eux. Comme unique option restante, ceux qui ont requis cette enquête peuvent désormais se pourvoir en cassation. Dans le cas contraire, la décision des juges clôt l'enquête.

 

 

Au total, cinq personnes ont été mises en examen, l'architecte Frédéric Rolland, le dirigeant de l'entreprise de maçonnerie Patrick Bonnel, un conducteur de travaux et un chef de chantier employés de sa société, ainsi que le chargé d'affaires de l'Apave, l'organisme de contrôle de construction et des installations. Aux dernières nouvelles, le parquet avait requis en mars leur renvoi en correctionnelle pour homicides et blessures involontaires.

 

À l'époque, une trentaine de jeunes participaient à cette fête privée, à l'occasion d'une pendaison de crémaillère. Le balcon de cet appartement, situé au troisième étage d'un immeuble du centre-ville, accueillait alors 18 personnes avant de se décrocher. D'importants défauts de construction et de ferraillage des balcons ont été constatés par des expertises menées sur ce bâtiment construit en 1997.

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