Le tracé des 410 km de voies des futures lignes à grande vitesse (LGV) reliant Bordeaux à l'Espagne et Bordeaux à Toulouse a été adopté lundi 9 janvier, malgré les protestations de quelques élus basques. S'il reste soumis à son financement, l'objectif est de mettre Bordeaux à 2 heures de Paris dès sa mise en service en 2017. Décryptage.

Tous les membres du Comité de pilotage (Copil) du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) sont tombés d'accord, lundi 9 janvier, à Bordeaux. «Le comité de pilotage, à l'unanimité, a choisi une proposition de tracé que je vais faire remonter fin janvier à la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet », a déclaré le préfet d'Aquitaine, Patrick Stéfanini, à l'issue du Comité dédié au Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui s'est tenu en préfecture.

 

Il ne manque donc plus que la signature du ministère du Développement durable pour le valider. « C'est une étape décisive, nous confirme une porte-parole de la préfecture de la région Aquitaine. Toutefois, nous restons prudents, puisque le dossier va être transmis, d'ici à la fin du mois, au ministère.»

 

L'approbation du tracé par la ministre, « sans doute avant les échéances » électorales du printemps prochain, devrait permettre de déclencher les études complémentaires qui déboucheront en 2013 sur l'enquête d'utilité publique et le décret de déclaration publique du projet en 2014, a précisé, le préfet d'Aquitaine dans un communiqué.

 

En effet, ce Copil fait suite à celui qui s'est tenu le 23 juin 2011 à Bordeaux et qui avait retenu une première hypothèse de tracé pour les deux futures LGV. Rappel : le Comité avait notamment formulé ses propositions sur cinq points contestés, dont trois aux Pays basque : à Auvillar (Tarn-et-Garonne), où l'hypothèse d'un franchissement de l'A62 et d'un tunnel a été retenue; à Agen, où le franchissement de la Garonne sera évité grâce au passage sous un tunnel (dans la mesure où les négociations sur le financement aboutissent); au Pays basque, enfin, à Arcangue, Biriatou et Saint-Jean-de-Luz.

 

« Une étape majeure »
«C'est une étape majeure »,a réagi Martin Malvy, président PS de la Région Midi-Pyrénées, présent lors de la réunion du Copil, disant sa « satisfaction ».« Les deux branches du projet (...) feront progresser de 50% le nombre de voyageurs dès leurs mises en service, soit 6 millions de voyageurs supplémentaires par an », s'est-il par ailleurs félicité dans un communiqué. « Je partage le plaisir de Martin Malvy », a poursuivi dans la foulée, son homologue de la Région Aquitaine, Alain Rousset. « Nous serons attentifs à ce que la réponse de la ministre intervienne dans les prochains mois », afin que Réseau Ferré de France (RFF), dont le président Hubert du Mesnil était présent au Comité, « puisse commencer les travaux ».

 

Une centaine d'élus basques et d'opposants au GPSO ont par ailleurs manifesté, ce lundi devant la préfecture. Douze maires des trois communautés de communes d'Errobi, Nive-Adour et Sud Pays basque, concernées par le tracé, ont été reçus par M. Stéfanini, le préfet d'Aquitaine. Ils contestent toujours la pertinence d'une nouvelle ligne et plaident pour l'utilisation de celles existantes. Ils dénoncent également le coût du projet. D'après leurs estimations, le projet comprend 2 milliards d'euros pour la partie basque, pour un gain de temps de seulement 14 minutes.

 

Les prochaines étapes du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest
Préparation de l'Enquête d'utilité publique (EUP) en 2012-2013
Enquête d'utilité publique prévue mi 2013
Déclaration d'utilité publique prévue fin 2014

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