CONSTRUCTION. Certains pans du marché de l'assurance construction se trouvent sous pression en cette fin d'année 2019, en raison d'une augmentation du nombre des sinistres.

"Dans l'assurance construction, nous avons une chance, nous ressentons les crises un peu moins fort et un peu plus tard." Ce constat dressé par Jean-David Bénatar, directeur du département construction du courtier en assurance Aon France, lors d'un colloque ce jeudi 7 novembre, est de bon augure pour le secteur du bâtiment. Celui-ci ne devrait pas souffrir du renchérissement des primes d'assurance observé dans d'autres domaines, à court terme du moins.

 

 

Certains pans du marché de l'assurance construction n'en sont pas moins sous pression en cette fin d'année 2019, en raison d'une augmentation du nombre des sinistres. L'évolution des primes sur le marché de la responsabilité civile décennale présente ainsi une tendance légèrement haussière, les assureurs souhaitant rééquilibrer les dossiers à la sinistralité avérée. Le marché de l'assurance décennale devient "compliqué", en raison de sinistres difficiles à gérer, constate également l'Amrae, dans une note publiée en octobre.

 

"Dommages ouvrages, tous risques chantiers… Là où l'offre abondait, les grands acteurs du BTP font face à des difficultés dans le placement de leurs programmes", poursuit l'Amrae. La dégradation des résultats financiers des assureurs, conséquence de la faiblesse des taux d'intérêt qui grève la rentabilité de leurs placements, explique également la frilosité des assureurs à l'égard de la construction. Il existe aujourd'hui cinq fois moins d'assureurs avec un ratio combiné [frais de gestion et coût des sinistres rapportés au total des primes encaissées par une compagnie d'assurance ; Ndlr] inférieur à 90% qu'il y a quatre ans, selon AON France. Or "la construction coûte cher (aux assureurs) en capital. La hausse de leurs ratios combinés peut donc les amener à investir plutôt dans les dommages ou les cyber-risques", explique Jean-David Bénatar.

 

 

Nul doute, donc, que les assureurs vont durcir leurs conditions de souscription à l'égard des acteurs du BTP. Mais les cycles haussiers "durent trois ans environ, ce qui est court", nuance le directeur du département construction d'Aon France. Le secteur n'aura donc qu'à faire le dos rond en attendant retour à meilleure fortune.

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