Fortement décriées au mois d'octobre pour leurs risques sur la vue, les Led sont aujourd'hui défendues par l'Association française de l'éclairage. Cette dernière tient à amener certaines précisions en matière d'utilisation et de comportement d'achat de lampes ou luminaires comprenant cette technologie. Explications.

Au mois d'octobre dernier, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a sorti un rapport dénonçant certains effets négatifs des Led, technologie de plus en plus utilisée dans les lampes et les luminaires.

 

Ainsi, selon l'étude, certains systèmes à LED pourraient user la rétine, notamment chez les sujets sensibles comme les enfants. Même si toutes les diodes ne sont pas concernées, il est aujourd'hui difficile de définir les produits inquiétants. Toutefois, l'Anses avait mis en avant deux risques dus à un certain type de Led, celles émettant de la lumière blanche à partir de source bleue : les effets photochimiques de la lumière bleue et l'éblouissement. Dans ce contexte, l'Association française de l'éclairage (AFE) a tenu à se pencher sur ce rapport afin de donner son point de vue sur l'aspect «éclairage» (et non pas sur la question des jouets et autres lampes torches).

 

Selon l'AFE, dans l'habitat, le choix de sources d'éclairage suivant les besoins, relève du bon sens et d'une information aux consommateurs sur leur usage. «Pour les applications professionnelles, la démarche du projet d'éclairage préconisée par l'AFE permet de réaliser les installations d'éclairage répondant aux tâches visuelles en toute sécurité et dans de bonnes conditions ergonomiques», souligne l'association. En effet, le projet d'éclairage repose sur des normes d'éclairagisme et d'ergonomie visuelle mentionnées par l'Anses.

 

Dans le domaine de la réglementation, l'AFE souhaite comme l'Anses le renforcement des normes. En effet, selon le rapport de l'Anses : aucune norme ne permet aujourd'hui d'estimer exactement le niveau de risque lié à l'utilisation d'une LED. La norme de sécurité NF EN 6247, qui estime les dangers pour l'œil de l'utilisation de lampes, définit quatre niveaux de risques, de 0 (risque nul) à 3 (risque élevé). Aux dires mêmes de l'Anses, cette norme «est insuffisamment adaptée à des éclairages utilisant des LED». Toutefois, l'AFE tient à préciser «qu'au titre du marquage CE des produits, la norme EN 62 471 donnera, en septembre 2011, la présomption de conformité aux exigences de sécurité du décret 95-1081 du 3 octobre 1995 relatif à la sécurité des personnes».

 

Pas assez de produits analysés
En outre, pour défendre les Led, l'AFE «mentionne qu'en éclairage domestique, les distances d'observation des sources lumineuses sont généralement supérieures à 300 mm compte tenu des flux lumineux mis en œuvre et des précautions prises pour contrôler la luminance des sources (diffuseurs, réflecteurs, etc.)». L'association ajoute également : «En tout état de cause, il est très peu probable qu'un système d'éclairage à LED domestique (lampe ou luminaire), basé sur des produits conformes aux normes, atteigne, dans des conditions normales d'utilisation, la classe de risque 2 selon la norme EN 62 471».

 

Enfin, si l'AFE partage la plupart des conclusions du rapport de l'Anses, elle soulève cependant une réserve concernant la méthode utilisée, et plus particulièrement le nombre trop restreint des produits analysés. « Ses conclusions à portée générale devraient, selon l'AFE, résulter d'un échantillon de produits plus nombreux et de caractéristiques techniques plus diversifiées pour être significatives».

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