A une semaine de l'ouverture de la Conférence environnementale (14-15 septembre), la Capeb a décidé de faire entendre sa voix sur le thème de la performance énergétique, un secteur qui se présente comme la seule véritable bouffée d'oxygène pour le bâtiment à ce jour. Quelles sont les clés pour réussir cette transition énergétique qui relancerait l'activité ? Eléments de réponse.

Mi-juillet, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) estimait que plus que la rénovation, c'est la rénovation énergétique qui pourrait être le salut des artisans (+3%). « Les chantiers de rénovation énergétique sont une vraie opportunité pour le secteur », reconnaissait alors Patrick Liébus. Ce jeudi 6 septembre, il a dévoilé que, pour 2013, les prévisions de l'activité sont pessimistes, avec un chiffre compris entre -2 et -2.5% annoncé pour l'ensemble. Le neuf plongerait à -5%, tandis que la rénovation se maintiendrait à -0.5%. Les carnets de commandes sont en forte baisse, à 90 j contre 120 j avant l'été. Pire, 4% des entreprises artisanales envisagent des licenciements, ce qui aurait pour conséquence la perte de près de 10.000 emplois.

 

Bouée de sauvetage
Malgré tout, si cette bulle d'oxygène est bien réelle, elle paraît soumise au bon vouloir des particuliers, qui « effectuent des travaux de rénovation énergétique une fois qu'ils n'ont plus le choix », s'inquiète le Président de la Capeb. Ainsi, il indiquait qu'au 2e trimestre 2012, 53% des travaux d'amélioration de la performance énergétique des logements (APEL) ne se faisaient qu'en ultime recours, soit pour remplacer du matériel définitivement hors d'usage (contre 42% au 2e trimestre 2011). « Nous attendons avec impatience la conférence environnementale de la rentrée qui, nous l'espérons, donnera des moyens aux particuliers afin qu'ils anticipent [leurs travaux], sans quoi ce marché, comme celui du neuf, s'arrêtera », prévenait Patrick Liébus.

 

A huit jours de l'échéance tant attendue, la Capeb compte bien faire entendre sa voix lors de ce qui est annoncé comme le grand rendez-vous de la rentrée. L'objectif de cette réunion, qui traitera de la transition énergétique et de la préservation de la biodiversité, devrait engager des travaux pour élaborer des réponses notamment sur la « fiscalité écologique » ou « le lien entre la santé et l'environnement ».

 

Pistes de réfléxion
Fort de ses connaissances et de ses compétences, l'artisanat du bâtiment estime avoir un rôle essentiel dans la rénovation énergétique. Une mobilisation qui passera nécessairement par la formation, pierre angulaire du processus d'évolution du marché. La Capeb a donc une priorité en cette rentrée : pérenniser le dispositif Feebat.
La Capeb énonce quelques clés pour réussir la transition énergétique. En premier lieu, elle exige un fort soutien aux ménages, avec un fléchage de l'épargne des Français vers les travaux de performance énergétique. La solution ? Un « Plan Epargne Energie » qui utiliserait une partie des sommes collectées lors de la prochaine augmentation du plafond du Livret A et du Livret Développement Durable (LDD). Ensuite, la Confédération souhaite que soit préservé le cumul de l'éco-prêt et du crédit d'impôt développement durable (CIDD) sur une période de 5 ans. Et que les conditions de ressources soit supprimées afin d'élargir au maximum l'octroi de ce dispositif. « On pense qu'il faut flécher le CIDD uniquement sur la main-d'œuvre, sauf sur l'isolation », estime Patrick Liébus.

 

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