SOUTIEN. Annoncé par Jean Castex, le maintien des aides à l'embauche des apprentis jusqu'à la fin de l'année doit permettre de préserver l'excellente dynamique enregistrée par la formation professionnelle en 2020. Le Gouvernement avance aussi d'autres éléments pour expliquer ces très bons chiffres.

C'est peut-être un des rares motifs de satisfaction pour le Gouvernement en ces temps durement éprouvés par le Covid : malgré la crise sanitaire et économique, quelque 495.000 élèves ont fait leur entrée dans le monde du travail en devenant apprentis dans le secteur privé durant l'année 2020 - un chiffre qui dépasse même les 500.000 contrats signés si on y ajoute la fonction publique. Soit, au bout du compte, une envolée de 40% en comparaison à 2019 - "un record historique", s'est félicitée la ministre du Travail, Élisabeth Borne, devant les députés. Et une situation qui, d'après l'exécutif, doit permettre aux jeunes de s'insérer plus facilement dans le marché de l'emploi et de lutter plus efficacement contre le chômage.

 

 

Réforme des CFA et substitution progressive des contrats d'apprentissage aux contrats de professionnalisation

 

L'apprentissage, mode d'enseignement combinant en alternance formation théorique en école et formation pratique en entreprise par le biais d'un travail rémunéré, aurait bénéficié, toujours selon le Gouvernement, de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel", porté par la prédécesseure d'Élisabeth Borne, Muriel Pénicaud. Le texte aurait notamment permis d'actionner trois leviers : le premier, celui de la réforme du mode de financement et de la simplification de la procédure de création des Centres de formation d'apprentis (CFA), qui a permis à ces derniers de lancer plus facilement leur activité. Avant l'adoption de la loi Avenir professionnel, 950 auraient fait une déclaration d'activité auprès des Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) ; un chiffre qui est monté en puissance pour atteindre les 2.326 en 2021.

 

En parallèle, le ministère du Travail explique que les contrats d'apprentissage se substituent progressivement aux contrats de professionnalisation chez les jeunes de moins de 30 ans. "Il s'agit ici d'un rééquilibrage initié en 2019 étant donné que l'apprentissage constitue le cadre le plus adapté pour les formations initiales en alternance", précise l'exécutif. Enfin, le lancement du plan "1 jeune, 1 solution", lui-même inscrit dans le cadre du Plan de relance, a incité les entreprises à embaucher, grâce à la mise en place d'une prime pour la première année d'apprentissage : son montant s'élève à 5.000 euros pour le recrutement d'un mineur, à 8.000 euros pour un majeur, et elle est accessible jusqu'au niveau Bac+5, sans conditions pour les entreprises de moins de 250 salariés, et "sous condition de respect d'un quota d'alternants" pour celles dépassant les 250 employés. Des aides à l'embauche qui sont d'ailleurs prorogées jusqu'à la fin de l'année, comme l'a annoncé le Premier ministre Jean Castex à l'issue de la 3e conférence sociale organisée à Matignon.

 

 

Les trois quarts des entreprises ayant recruté un apprenti sont des TPE-PME

 

Le boom de l'apprentissage serait plus précisément porté par l'enseignement supérieur, à commencer par le niveau Bac+2 qui représente le tiers de l'augmentation constatée en 2020. Les contrats conclus aux niveaux Bac et infra-Bac ont pour leur part vu leur nombre se maintenir. S'agissant des types d'entreprises, le ministère constate que la croissance s'observe dans l'ensemble des sociétés : "On note ainsi un taux d'augmentation du nombre de contrats sensiblement identiques pour les entreprises de moins de 250 salariés et les entreprises de plus de 250 salariés. En volume, plus de 75% des entreprises ayant signé un contrat d'apprentissage sont des très petites, petites et moyennes entreprises", indique-t-il. Les structures fraîchement lancées se tournent aussi vers l'apprentissage, et embauchent des "nouveaux profils de jeunes". Et si l'ensemble du territoire national a profité de cette très bonne dynamique, l'impact n'est cependant pas le même selon les secteurs d'activité. Le Gouvernement se félicite malgré tout de la "stabilité" observée dans le bâtiment et les travaux publics, qui doit être "saluée".

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