SANTE. Les deux derniers non-lieux en date concernent les dossiers Eternit et Condé-sur-Noireau. Parallèlement, Santé Publique France tire la sonnette d'alarme sur le nombre croissant de cas de mésothéliome pleural.

EDF, Everite (Saint Gobain), DCN, Charbonnage de France, et maintenant Eternit et Férodo Valéo... Les non-lieux se multiplient dans les procès intentés par des salariés à leurs employeurs au titre de l'intoxication à l'amiante, un matériau cancérigène. Mi-juillet, pas moins de deux non-lieux de ce type ont été annoncés, le premier concernant le fabricant suisse de matériaux de construction Eternit et le second, les usines Férodo Valéo de Condé-sur-Noireau.

 

Dans tous ces cas, les magistrats ont fondé leur décision sur l'impossibilité de dater l'intoxication des plaignants et, partant, d'identifier les dirigeants aux manettes des entreprises à l'époque des faits. "Cet argument repose sur une interprétation grossièrement erronée du rapport d'expertise Lasfargues, Similowski et Pralong", dénonce l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) dans un communiqué. La démonstration des magistrats "est déclinable et généralisable à tous les dossiers amiante", s'inquiète l'Andeva.

 

Or, selon l'association, les effets toxiques de l'amiante ne résultent pas d'un élément ponctuel mais d'un processus d'accumulation des fibres inhalées tout au long de la période d'exposition. C'est donc cette période qui doit être prise en compte, d'après l'association. Qui a décidé d'interjeter appel de cette ordonnance de non-lieu, comme l'a fait l'Association des victimes de l'amiante et autres polluants dans le dossier Eternit.

 

Ironie du calendrier, ces non-lieux surviennent alors que Santé Publique France vient de tirer la sonnette d'alarme sur l'exposition à l'amiante, en indiquant que 1.100 nouveaux cas de mésothéliome pleural, un cancer de la plèvre survenant principalement après une exposition à l'amiante, surviennent chaque année en France. Un secteur se trouve particulièrement concerné, à savoir le BTP, la proportion des personnes atteintes de mésothéliome pleural ayant exercé une activité dans le bâtiment ou les travaux publics atteignant 50% en 2016 (dernières données disponibles), soit une augmentation constante depuis 1998, selon Santé Publique France.

 

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