CONJONCTURE. Nette progression pour l'activité du secteur des travaux publics en mars 2021, lui permettant de retrouver un niveau similaire à celui de l'exercice 2019. Les entreprises restent cependant inquiètes sur l'état des carnets de commandes, jugeant que les effets du Plan de relance tardent à se concrétiser.

L'activité des travaux publics rebondit : après un an de crise sanitaire et économique, les facturations sont clairement passées à la vitesse supérieure en mars 2021 avec une hausse de 11,4% par rapport à leur niveau de février, d'après la note de conjoncture de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). En comparaison au niveau de mars 2020, le décalage est encore bien plus important (+42,6%) mais cela s'explique fort logiquement par "l'effet de base" créé par l'arrêt brutal et quasi-total de l'activité lors du premier confinement sanitaire. Dans tous les cas, le montant de facturations atteint un niveau qui est même légèrement supérieur à celui de 2019. Entre début janvier et fin mars 2021, le nombre de travaux réalisés a progressé lui aussi de 4,6% par rapport au 1er trimestre 2020, tout en restant inférieur d'environ 2% au niveau du 1er trimestre 2019. En prenant une échelle de temps encore plus large, la filière a vu son activité reculer de 10,1% sur les 12 derniers mois.

 

 

Les entreprises de TP restent cependant inquiètes sur l'état des carnets de commandes, qui arrivent difficilement à se remplir ; un constat imputé au Plan de relance, dont les retombées tarderaient à se concrétiser, gelant ainsi une quelconque dynamique de la commande publique. En mars dernier, le montant des marchés conclus est donc resté faible, affichant même une baisse par rapport à février (-2,8%). Si l'on compare les exercices 2020 et 2021, le mois de mars a tout de même vu son activité bondir de 25,2% en un an, tandis que le premier trimestre n'a enregistré qu'une très timide augmentation de 1,6% sur la même période - la chute d'activité sur les trois premiers mois de 2020 avait été d'environ 20%. Cumulé sur les 12 derniers mois, le niveau de marchés conclus reste donc en retrait de 8,1%.

 

Les effectifs en hausse mais les intérimaires lourdement pénalisés par le contexte

 

 

Côté emploi, la FNTP constate un redressement de 6,8% du volume d'heures travaillées, en corrélation avec le rebond de l'activité. "Cela ne permet toutefois pas de retrouver les niveaux d'avant-crise et notamment du côté de l'intérim, variable d'ajustement tout au long de la période récente", commente la fédération. Les heures travaillées par des ouvriers intérimaires ont ainsi accusé un très net repli de 20,9% sur le premier trimestre 2021, et d'environ un tiers en cumul sur un an. Le secteur a néanmoins continué à embaucher, les effectifs d'ouvriers progressant de 2,2% entre début janvier et fin mars 2021 par rapport à la même époque un an plus tôt.

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