CONJONCTURE. La reprise se confirme pour les entreprises de travaux publics, qui ont vu leurs chantiers bondir de 23% entre janvier et avril 2021 en comparaison à l'année précédente. Les effectifs intérimaires, eux, ne parviennent pas à remonter la pente.

La reprise est bel et bien là pour les entreprises de travaux publics. Dans sa note de conjoncture sur le mois d'avril 2021, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) se réjouit d'un printemps "dynamique" pour l'activité de ses adhérents : confirmant la dynamique enclenchée en mars, la filière a vu ses chantiers augmenter de 2,9% en avril par rapport au mois précédent. Entre février et avril, le niveau d'activité a même progressé de 8,3% comparé au trimestre précédent. Si les travaux réalisés bondissent même de 23% entre janvier et fin avril 2021 par rapport à la même période un an plus tôt, la fédération souligne que "l'analyse à un an d'intervalle n'a que peu de signification, l'activité ayant subi un coup d'arrêt entre mi-mars et fin avril 2020 avec le premier confinement". L'activité des TP retrouve par contre un niveau comparable à celui qui avait été enregistré en 2019, puisque le cumul des quatre premiers mois de 2021 est en hausse de 1,1% par rapport à 2019.

 

 

"De nouvelles incertitudes" sur les difficultés d'approvisionnements et la hausse des prix

 

Les professionnels du secteur tempèrent également l'augmentation de 11,1% des prises de commandes entre mars et avril 2021 (+13,3% entre janvier et avril) en soulignant que le montant des marchés conclus demeure "très faible" par rapport à son niveau de 2019, accusant un recul de 9%. Et cette fois-ci, le comparatif avec le niveau d'activité de 2019 ne réconforte pas vraiment : les prises de commandes cumulées sur les quatre premiers mois de 2021 chutent de 16% en comparaison à 2019. "La commande publique peine à redémarrer, en particulier auprès des collectivités locales, avec un volume d'appels d'offres inférieur de l'ordre de près d'un quart à celui enregistré en 2019", détaille la FNTP. Qui juge au passage le niveau de marchés conclus "beaucoup trop faible pour pérenniser la reprise tandis que de nouvelles incertitudes apparaissent depuis le début de l'année, notamment sur les matières premières avec des tensions inflationnistes et risques sur les approvisionnements".

 

 

Quant à l'emploi, les indicateurs sont globalement dans le vert avec un volume d'heures travaillées en hausse de 23% entre janvier et fin avril et des effectifs permanents qui progressent de 2,5% depuis janvier, et même de 4,6% par rapport à 2019. Mais l'intérim, lui, semble avoir calé, restant bloqué à un niveau "très fortement dégradé" : "Le volume d'heures travaillées par les effectifs intérimaires reste même inférieur de 10,6% en cumul depuis le début d'année par rapport à 2020 (-39,9% par rapport à 2019)", note le document.

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