Même si l'activité d'acousticien est une "niche", l'évolution de ce métier atteint aujourd'hui une certaine maturité. Avec près de 120 bureaux d'études, représentant au total plus de 500 ingénieurs acousticiens, ces spécialistes de la réduction des nuisances sonores interviennent au quotidien dans l'architecture, le secteur du bâtiment, l'industrie, l'environnement et même les parcs éoliens. Focus.

Avec près de 120 bureaux d'études, comptant en moyenne 3 à 5 salariés chacun, représentant au total plus de 500 ingénieurs acousticiens, l'activité de l'acoustique est en plein essor depuis une dizaine d'années.

 

D'autant que les problèmes d'insonorisation sont monnaie courante dans les logements, nous rapporte Eric Gaucher, président du CINOV GIAc, syndicat qui regroupe des ingénieurs-conseils et des Bureaux d'Etudes indépendants, spécialisés en acoustique dans les secteurs du bâtiment, de l'environnement, de l'industrie, de la formation et de la recherche. "86% des Français se déclarent gênés par le bruit à leur domicile", nous signale le président. Et les constructions neuves n'y échappent pas : "Encore récemment, environ un logement neuf sur deux présentait des non conformités acoustiques."

 

Avant d'ajouter : "C'est pourquoi ce secteur est en train de croître aujourd'hui. On commence à comprendre qu'une mauvaise acoustique n'est plus une fatalité dans le bâtiment !"

Proposer des solutions compatibles avec les contraintes écologiques

Ce métier qui atteint une certaine maturité consiste donc à trouver des solutions efficaces pour mettre en adéquation le besoin de confort et de calme du plus grand nombre, poursuit Eric Gaucher. "Globalement, l'acousticien peut intervenir sur les problématiques de l'industrie -le bruit au travail, notamment dans le secteur du BTP-, celles liées aux industries de l'environnement pour trouver, par exemple, des solutions pour respecter les règlementations et ne pas gêner l'environnement et celles aussi des infrastructures routières et ferroviaires afin de limiter l'impact sonore des équipements, développe-t-il. Nous proposons alors ces solutions compatibles avec les contraintes écologiques, budgétaires et réglementaires."

 

Ces spécialistes de la réduction des nuisances sonores peuvent aussi mettre en place des protections actives extérieures, comme des écrans antibruit, ou prévoir des aménagements intérieurs, tels que des traitements de façades, nous signale-t-on.

 

C'est pourquoi la curiosité, le sens pratique et l'autonomie sont également de mise, reconnaissent les professionnels du secteur. Quant aux formations, elles vont d'un bac+2 ou 3, à un bac+5. "Plusieurs BTS et DUT donnent accès au métier de technicien mesure, technicien étude ou assistant ingénieur : BTS électrotechnique ; BTS systèmes numériques ; DUT génie civil et enfin DUT mesures physiques, option techniques instrumentales",détaille Eric Gaucher.

 

Par ailleurs, "plusieurs universités proposent des formations, allant de la Licence au Master alors que des écoles d'ingénieurs peuvent également amener à cette activité". S'agissant du salaire, un chargé d'affaires junior démarre à partir de 27/32 K euros par an, un technicien commence à 22/26 K euros. Quant à un acousticien senior, après dix ans années d'expérience, il peut atteindre plus de 40 K euros.

 

Une nouvelle réglementation favorable

 

Enfin, le CINOV GIAc se réjouit des mesures prises par le Gouvernement ces mois-ci pour mettre un terme à la problématique des nuisances sonores, une situation qui peut considérablement nuire à la qualité de vie des occupants du logement et entraîner un certain nombre de contentieux en publiant l'arrêté issu du décret n° 2011-604 du 30 mai 2011. Ce dernier rend ainsi obligatoire une "attestation de prise en compte de la réglementation acoustique" pour tous les bâtiments neufs d'habitation -dont la demande de permis de construire a été déposée à compter du 1er janvier 2013. "Nous nous en sommes félicités, c'est une bonne avancée pour le secteur et la profession d'acousticien", conclut le président du syndicat.

 


Témoignage de Vincent Chavand, acousticien et responsable technique chez VENATHEC : "Le Bruit ? La chance de pouvoir contrôler un élément qui n'est pas tactile"

 

Vincent Chavand, acousticien et responsable technique chez VENATHEC
Vincent Chavand, acousticien et responsable technique chez VENATHEC. © VENATHEC
Après avoir fait ses armes en Australie notamment à Melbourne, Perth et Newcastle, durant quinze ans, comme acousticien junior puis senior chez le spécialiste de l'acoustique GHD PTY Ltd, Vincent Chavand est devenu responsable technique au sein du Groupe VENATHEC basé à Vandoeuvre-Les-Nancy (Meurthe-et-Moselle). "Notre rôle quotidien est d'accompagner nos clients sur les problématiques liées aux bruits et aux vibrations. Nos interventions concernent les secteurs de l'architecture et du bâtiment, l'industrie, l'environnement et enfin les parcs éoliens. Nous allons alors réaliser un diagnostic sur la base mesures acoustiques sur le terrain, analyser les données de mesure, effectuer des calculs et simulations acoustiques afin d'établir ensuite des préconisations permettant de mettre en œuvre des solutions techniques pour nos clients."

 

Ce qui passionne cet acousticien avant tout, c'est la "diversité des situations", auxquelles il peut être confronté. "C'est également l'opportunité de travailler avec nos clients, industriels, architectes, établissements publics, promoteurs et communautés de riverains, par exemple, et d'apporter une valeur de conseil, poursuit-il. Au final, on a la chance de pouvoir contrôler un élément qui n'est pas tactile !".

 


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