Les travaux définitifs de réfection des toits et fenêtres seront terminés avant la fin février 2002 dans tout le parc de logement public touché par l'explosion de l'usine AZF a assuré mardi le sous-préfet à la ville, Sylvain Mathieu.

La situation est plus difficile dans le secteur privé compte tenu de la multiplicité des acteurs (propriétaires, locataires, syndics, assureurs multiples) et de la complexité des règles juridiques dans les copropriétés, a ajouté M. Mathieu.

Le sous-préfet et Claude Villain, inspecteur général des finances chargé de la cellule assurances à la préfecture, ont récusé les accusations d'inefficacité, formulées notamment par les associations de sinistrés, qui veulent bénéficier de travaux rapides sans faire d'avance et sans attendre la fin des procédures classiques d'indemnisation des assurances.

"Nous avons vécu l'équivalent d'un bombardement. Il n'y a nulle part d'exemple où une catastrophe de cette ampleur, de l'ordre de 2,3 milliards d'euros (15 milliards de FF) ait été réglée en 2 mois, il n'y a aucun cas de règlement à guichet ouvert sans présentation d'un état des dégâts", a souligné M. Mathieu. "Nous avons aussi mis en place des formules innovantes comme pour la prise en charge des surcoûts de chauffage", a-t-il ajouté.

Les travaux de "provisoire durable", mettant hors d'eau et hors d'air des logements, ont été achevés fin novembre dans le parc public (17.000 logements touchés), a indiqué M. Mathieu.

Les travaux définitifs de clos et de couvert étaient réalisés à 46% à la fin novembre. Ils le seront à 70% fin décembre et à 100% à la fin février.

"Nous estimons que tous les travaux définitifs, y compris les aménagements intérieurs seront réparés en juin dans le public", a estimé M. Mathieu.

Dans le parc privé, les pouvoirs publics tentent de mettre en place "un code de bonnes pratiques avec les syndics et les assureurs pour que ceux-ci donnent sans attendre leur accord et des avances sur les réparations urgentes, car les syndics sont réticents à avancer l'argent eux-mêmes", a-t-il ajouté.

La cellule travaux mise en place à la préfecture il y a un mois a surtout travaillé pour les particuliers du secteur privé. Elle a reçu 2.700 appels et mis en relation sinistrés et artisans.

Il n'y a pas pénurie d'entreprises, mais parfois de founitures, a ajouté le sous-préfet en précisant que sa cellule, en dix jours, avait assuré des travaux provisoires durables dans 1.000 logements, en plus de ce que faisait la mairie.

MM Mathieu et Villain ont souligné que leurs services n'étaient "pas concurrents mais complémentaires" de ceux de la mairie, qui a mis en place des fenêtres provisoires et consent aussi des avances aux sinistrés réclamant des fenêtres définitives.

Sur 100.000 dossiers de sinistres, "la cellule assurances a reçu 400 appels et a ouvert 325 dossiers depuis son ouverture il y a trois semaines", a indiqué M. Villain. "Un tiers a été réglé", a indiqué l'ancien commissaire européen, selon lequel les principales difficultés concernent des divergences sur le montant des expertises et les délais nécessaires pour obtenir l'accord des assureurs.

La cellule assurances fonctionnera au moins jusqu'au 21 janvier, a précisé M. Villain.

actionclactionfp