Le maire de Marseille a pris la succession de Renaud Muselier, membre du gouvernement qui délaisse la présidence de l'établissement public par souci de transparence.

Renaud Muselier, premier adjoint à la ville de Marseille continuera de siéger en tant que vice-président au conseil d'administration d'Euroméditerrannée, dont Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, prend désormais la direction.

Ce changement de direction, en cours de mandat, ne répond, de l'aveu même de Renaud Muselier, qu'à un souci de transparence, et le programme en cours ne devrait pas en être affecté.

L'idée de remanier complètement la zone portuaire de la Cité Phocéenne date. Déjà, le 1er juin 1994, une mission de préfiguration en vue de créer un établissement public d'aménagement, avait été mis en place. Et dès le 10 septembre de la même année, Edouard Balladur, alors Premier ministre, avait annoncé l'engagement de l'Etat, et par ricochet le lancement officiel du plus grand chantier d'urbanisme de l'époque.

Opération d'Intérêt National, il vise à faire de Marseille une métropole de premier plan au sein de la " Zone de prospérité partagée ", décidée par l'Union Européenne et 12 pays méditerranéens dans le cadre du processus de Barcelone. Les 27 et 28 novembre 1995, les gouvernement de 27 pays, le Conseil de l'Union Européenne et la Commission Européenne créait le Partenariat euro-méditerranée, dont la vocation est de faire du bassin méditerranéen une zone d'échange et de coopération pour garantir la paix, la stabilité et la prospérité.

L'énorme chantier débuté en 1996 a pour objectif d'accueillir 10.000 habitants supplémentaires dans le périmètre concerné à l'horizon 2010, date officielle de fin des travaux, ainsi que la création de 15.000 à 20.000 emplois.

En données chiffrées, le chantier représente 1,2 millions de mètres carrés de planchers neufs, soit 600.000m² pour des bureaux, 400.000m² pour des logements et 200.000m² pour des commerces et des équipements publics. C'est l'ensemble du pourtour du bassin qui est concerné.

Tourner la ville vers la mer

Pour la municipalité, le projet contient un second objectif : redonner aux marseillais l'accès à la mer, accès actuellement obstrué par le port et les infrastructures inadaptées. Des aires de promenades sont ainsi conçues pour agrémenter le paysage. La culture s'implante sur le site, avec un Musée des civilisations de l'Europe, sur 16.000m², et un Centre de la Mer, sur 20.000m².

Enfin, le programme prévoit la reconversion d'une zone sous-utilisée par des hangars et des entrepôts. A la frontière de la ville et du port, cet espace, dit le " quartier d'Arenc "va être tansformé en un quartier résidentiel et tertiaire doté de voies arborées et de squares. Euroméditerranée est un programme qui s'étend également sur 300 Ha en centre ville.

Financé à 50% par l'Etat, le reste étant réparti entre la région, le département et la communauté de communes, ce programme devrait coûter quelque 3,05 milliards d'euros.

Marseille occupe sur l'échiquier européen une place stratégique. Alors que l'ouverture se fait essentiellement vers l'Est, la cité Phocéenne évite que se forme le " mur bleu de l'Europe " en dessinant les échanges de demain et en se rapprochant d'un marché en forte croissance estimé à 490 millions d'habitants.

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