VÉHICULES. Le conseil de la Métropole du Grand Paris a voté la mise en place d'une Zone à faibles émissions (ZFE) qui interdira la circulation des véhicules les plus polluants, classés Crit Air 5 ou hors classement, à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86. La mesure, qui concerne près de 120.000 véhicules, entrera en vigueur à l'été 2019.

La guerre contre la pollution, en particulier liée au Diesel, s'intensifie en Île-de-France, région qui souffre de pics de pollution de façon régulière. Déjà interdits dans Paris même depuis le 1er juillet 2017, les véhicules les plus polluants, qui présentent une vignette Crit Air 5 (mis en circulation entre 1997 et 2000) ou non classés, seront interdits dans toute la zone métropolitaine à partir du 1er juillet 2019. Le conseil de la Métropole du Grand Paris, a en effet adopté la mise en place d'une zone à faibles émissions, à l'image de 227 autres villes ou aires métropolitaines d'Europe.

 

Le parc automobile le plus ancien devra se renouveler rapidement

 

Cette ZFE concernera en tout 79 communes délimitées par l'autoroute A86, qui ceinture la capitale à une distance comprise en 2 et 7 km au-delà du périphérique. Pour les seuls particuliers, il est estimé que cette mesure empêchera l'utilisation de 118.000 véhicules immatriculés, "soit moins de 1 % de l'ensemble du parc roulant", précise le conseil métropolitain. La mise en place de cette mesure s'accompagnera de dispositifs d'aide au remplacement des véhicules. Patrick Ollier, président de la Métropole, a pris un engagement en ce sens avec l'Etat, la Région et la Ville de Paris, afin de constituer un guichet unique des aides pour les franciliens. L'initiative "Métropole roule propre !", qui octroie entre 3.000 et 5.000 € à un ménage pour remplacer son véhicule polluant, pourra ainsi se cumuler avec la prime à la conversion nationale et le bonus écologique. Le conseil a notamment sollicité le gouvernement pour bénéficier d'une part de la Contribution Climat Energie afin de soutenir ce renouvellement du parc automobile.

 

 

D'autres décisions ont été prises lors du conseil du 12 novembre 2018, dont la création d'un groupe de travail dédié à la question des aides métropolitaines pour les ménages les plus modestes, et celle d'un autre groupe qui s'intéressera aux mesures alternatives à la voiture individuelle. Des échanges auront lieu avec Valérie Pécresse (présidente de la région Île-de-France et d'Île-de-France Mobilités) et le préfet de région, ceci pour s'assurer de la mise en service du Grand Paris Express dans les délais prévus et ainsi favoriser le report modal des usagers. Des mesures pourront accompagner le déploiement de la ZFE, comme la mise en place de lignes temporaires de bus à fréquence élevée sur des lignes saturées, ou l'incitation au télétravail et au co-voiturage. Patrick Ollier conclut : "Pragmatisme et progressivité doivent nous permettre d'accompagner la mise en place de la ZFE métropolitaine, qui devra nécessairement faire l'objet dès janvier 2019 de réunions avec les citoyens et d'un plan de communication très complet pour en faire la pédagogie". La métropole met en avant l'effet bénéfique du retrait des véhicules les plus polluants pour la santé des 5,6 millions d'habitants de la zone, qui enregistre chaque année le décès prématuré de 5.000 personnes en raison de la mauvaise qualité atmosphérique.

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