PATRIMOINE REMARQUABLE. Découvrez les trois projets en lice pour réhabiliter la prison de Pontaniou, au cœur de Brest.

Sans affectation depuis 1990, et propriété de Brest Métropole depuis 1997, le bâtiment de l'ancienne maison d'arrêt de Pontaniou fait depuis février l'objet d'un appel à projet. L'objectif : donner vie à ce lieu à fort potentiel et "révéler la ville" à partir d'un projet qui devra "réhabiliter, conserver et valoriser un patrimoine remarquable brestois en cœur de ville".

 

L'appel à projets se situe donc dans le champ de l'économie touristique et culturelle, avec une dimension d'attractivité pour le territoire. Mais le souci d'intégration des dimensions patrimoniales et mémorielles du site est également au cœur de la démarche. En ce sens, un travail a été réalisé avec l'Architecte des bâtiments de France pour déterminer l'approche patrimoniale à conduire, explique Brest Métropole. Un travail en parallèle a été conduit avec les associations de la mémoire et a permis de recueillir les grands chapitres des mémoires du lieu.

 

Des tiers-lieux avec un portage privé

 

La collectivité souhaite que cette rénovation ait lieu dans le cadre d'un portage privé. A l'issue de la procédure de sélection du projet visée début 2024, le porteur de projet lauréat conclura un contrat avec Brest Métropole, portant sur l'acquisition du site ou sa location pour une longue durée via un bail constitutif de droits réels, en fonction de la nature du projet retenu.

 

La première phase de l'appel à projets, entre février et mai, a donné lieu à six réponses. Le comité de sélection, qui s'est réuni le 15 juin, a désigné trois candidats invités à concourir pour la seconde phase. Tous trois ont en effet été globalement jugés en phase avec les attendus de l'appel à projets qu'il s'agisse "des intentions programmatiques annoncées, des compétences de l'équipe constituée et des références convoquées ou encore de la solidité du modèle économique et du montage proposé".

 

Deux candidatures ont été écartées car réputées incomplètes. Une troisième candidature n'apportait pas suffisamment les garanties pour envisager une capacité d'investissement sur le long terme. Chacune des candidatures retenues propose un concept de tiers lieux, indique la Métropole. Mais les "colorations et partis pris" sont différents, "présageant d'un véritable choix à opérer en fin d'année".

 

"Un projet collectif, aux couleurs de Brest"

 

Le projet porté par La route des pingouins, Delphes et Foncière K, intitulé "Un projet collectif, aux couleurs de Brest", met en avant quatre enjeux. Le premier est de créer un lieu de vie attractif pour une majorité et diversité de publics, reposant à la fois sur des activités pérennes et une programmation de qualité, avec une large place faites aux artistes et aux porteurs de projet locaux. Le second enjeu porte davantage sur la méthode, à savoir "construire un projet collaboratif et inclusif en phase conception et plus tard en exploitation", ce en associant différentes parties prenantes (tissu associatif local, structures d'insertion, habitants, entrepreneurs, artistes,).

 

L'enjeu d'inscrire le site dans le paysage urbain et dans la vision métropolitaine en complémentarité d'usages avec les Ateliers des Capucins "est bien repéré dans leur démarche tout comme la dimension mémorielle", estime le jury. Il propose, en dehors d'espaces dédiés à la mémoire au sein du bâtiment, d'évoquer et cultiver la mémoire à travers le développement d'une programmation culturelle, tournée vers la création contemporaine, et les activités événementielles.

 

Ponta New, "un hyperlieu public entièrement privé"

 

Le projet Ponta (New), proposé par Open Partners et Murmurs, propose "un hyperlieu public entièrement privé qui mise sur l'installation des jeunes au cœur de la ville autour du savoir-faire et de l'expérience de "digital village". Un lieu ouvert à tous et qui rassemble dans un même espace, des experts du digital pour accompagner entreprises et habitants dans leur transformation numérique. Autour d'un mix de services, "on y travaille, on y apprend, on s'y réuni" avec une offre d'espaces de coworking dédiés à des travailleurs indépendants du numérique, mais également le développement de résidence à destination de jeunes formés dans ces métiers.

 

 

Derrière les principes de réhabiter, réutiliser, transformer, expérimenter, "on retrouve la notion de tiers lieux tout autant qu'un acte architectural qui consiste ici à s'installer dans une architecture détournée", qui permet au candidat, "par la déclinaison d'une forme nouvelle dans le respect du gabarit existant, le recours à des matériaux d'aujourd'hui et une réponse aux enjeux environnementaux avec la volonté d'approcher d'une empreinte carbone neutre", écrit la Métropole.

 

Open Littoral, lieu du partage de la connaissance

 

In Situ et le cabinet Racine donnentà leur proposition une couleur différente des deux autres, avec un programme centré sur le partage de connaissances. Les dimensions de "bio-diversités", de diffusion de la recherche, de transmission des technologies de pointe en matière de préservation, de "culture(S)" et d'attention aux corps sont au cœur de leur réflexion programmatique.

 

Au stade de développement du projet, la candidature propose davantage une expérience sensible, une sensation physique liée aux intentions programmatiques qu'une approche architecturale concrète du site. Avec l'architecture inédite du bâtiment comme fil conducteur, ils renomment le bâtiment principal "vaisseau amiral" en le mettant en scène à l'échelle de sa parcelle. Le récit se tisse autour de ce vaisseau amiral avec un jeu de surélévation et de passerelles.

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