ÉLECTIONS MUNICIPALES. Le Premier ministre a confirmé le 12 mai que le gouvernement allait autoriser l'installation des conseils municipaux élus dès le 15 mars 2020 d'ici à la fin du mois. En revanche, aucune date n'est encore fixée pour finaliser l'élection dans les près de 5.000 communes qui devaient connaître un second tour initialement le 22 mars.

Depuis deux mois, les anciennes équipes assurent l'intérim dans les exécutifs communaux. Même lorsque le maire a été élu dès le premier tour, le 15 mars 2020. Ce qui est le cas dans environ 30.000 communes. La propagation de l'épidémie de covid-19 et l'annonce du confinement n'a pas permis d'installer ces nouveaux conseils municipaux, encore moins d'organiser le second tour dans les 4.900 communes restantes.

 

La gestion de la première vague de la pandémie a donc été confiée aux conseils en place avant le premier tour. Situation rendue parfois complexe, quand le maire a été battu, qu'il ne souhaitait pas reconduire son mandat, ou qu'il se trouve en ballotage pour un second tour. Elle devrait cependant être en partie réglée d'ici à la fin du mois de mai.

 

Entrée en fonction des élus le 18 mai

 

Lors d'une session de question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a en effet annoncé, le 12 mai, que les conseils municipaux élus dès le 15 mars seront installés "au plus tard le jeudi 28 mai". Le décret qui prévoit leur installation sera publié ce 15 mai, et "fixera la date d'entrée en fonction des conseillers municipaux et communautaires le lundi 18 mai".

 

La première réunion des exécutifs doit se tenir dans les 5 à 10 jours suivants, soit entre le 23 et le 28 mai. Elle permettra d'élire le maire et ses adjoints. Ainsi, "au plus tard le jeudi 28 mai, 30.000 des 35.000 communes françaises auront un conseil municipal installé et un maire et des adjoints élus dans des conditions normales", a ajouté le Premier ministre.

 

12% des EPCI pourront installer leur conseil communautaire

 

La situation est plus complexe du côté des intercommunalités. En effet, elles sont environ 150 à avoir vu les conseils municipaux des communes les composant être renouvelés au 15 mars. Autrement dit, seuls 12% des EPCI n'ont pas besoin d'attendre un second tour avant d'installer leur conseil communautaire. Ils devront le faire avant le 8 juin.

 

 

Pour les autres, et notamment pour la quasi-totalité des métropoles, des communautés urbaines et d'agglomérations, il faudra attendre la tenue d'un second tour ou de nouvelles élections municipales. Le gouvernement n'a pas encore arrêté sa décision à ce sujet, et attend l'avis du conseil scientifique. Le Premier ministre a promis de trancher d'ici au 23 mai.

 

Juin plutôt qu'octobre

 

Ce second tour pourra-t-il avoir lieu en juin, ou de nouvelles élections devront-elles être organisées à l'automne ? Les associations d'élus semblent davantage pencher pour le mois de juin. "Le 21, le 28, ou même le 5 juillet, peu importe, nous ne sommes pas à deux semaines près", nuance Charles-Eric Lemaignen, premier vice-président de l'Assemblée des communautés de France (AdCF), contacté par Batiactu.

 

 

Pour lui, l'important est surtout de pouvoir installer toutes les nouvelles équipes rapidement, afin de préparer le plan de relance de l'économie dont aura besoin le pays après la crise sanitaire. "Pour la relance, il ne serait pas sérieux de s'appuyer sur des exécutifs locaux provisoires. L'Etat a besoin de la participation active des collectivités territoriales, la mise en application du plan ne pourra être que territorialisée." L'Etat donne des priorités, les territoires adaptent localement.

 

France Urbaine s'est aussi positionnée pour la tenue d'un second tour « dans les meilleurs délais », rappelant que les intercommunalités "seront en première ligne pour la relance de l'économie au service de l'emploi", en tant qu'acteurs du développement économique, de la mobilité, de la transition écologique…

 

Les acteurs du BTP espèrent aussi un second tour rapidement. Ce qui permettrait de relancer les projets et programmes locaux, alors que le bloc local représente 60% de la commande publique globale. Et de limiter, un peu, la casse pour 2020.

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