INTERVIEW. Alors que le gouvernement a évoqué la suppression du RSI au 31 décembre 2017, l'intéressé dénonce un "49.3 social" et réclame d'être reçu par Emmanuel Macron et ses équipes ministérielles. Les précisions de Bernard Delran, deuxième Vice-président du régime des indépendants.

L'avenir du RSI fait l'objet de vives discussions depuis des mois. Lors de la campagne présidentielle, plusieurs candidats s'étaient déjà prononcés pour sa suppression. L'élection d'Emmanuel Macron n'a pas calmé les craintes du régime social des indépendants, qui compte bien se faire attendre.

 

Dans un communiqué au titre percutant, publié ce 21 juin 2017, le RSI dénonce "une suppression à marche forcée" et s'étonne d'une absence de concertation avec les administrateurs du RSI. L'organisme réclame donc une "audience auprès du président de la République et de son gouvernement".

 

"La suppression, il faut l'expliquer", Bernard Delran, RSI

 

Lors de la réunion du bureau national des administrateurs nationaux du RSI, organisée la veille, ces derniers ont constaté "le silence du président de la République et de son gouvernement face à plusieurs sollicitations de rencontres formulées ces dernières semaines". Le RSI explique que les administrateurs ont été "alertés le 31 mai 2017, par simple voie de presse, de l'annonce du porte-parole du gouvernement évoquant la suppression du RSI au 31 décembre 2017". "Le gouvernement a indiqué qu'une réforme du RSI serait entreprise à partir du 1er janvier 2018", nous détaille Bernard Delran, deuxième Vice-président du RSI. Et depuis cette annonce "pas grand-chose. Tout est flou, on ne sait pas où l'on va", regrette-t-il. "La suppression, il faut l'expliquer", continue-t-il et pour l'instant il constate "qu"il n'y a rien de précis". Il déplore que le RSI n'ai pas été reçu, pas même par son ministre de tutelle.

 

"Une marque de mépris"

 

"Quel est le projet que l'on va nous soumettre ? ", s'interroge Bernard Delran. "A six mois de l'échéance, la moindre des choses, c'est de nous dire ce qui doit être amélioré," nous explique-t-il. Il poursuit : "Nous craignons une analyse trop rapide de la situation qui conduirait à aligner le régime des indépendants au régime général. Ce dernier n'a pas les mêmes finalités. Le RSI a été créé pour des indépendants pas pour des salariés". Il déplore le silence gouvernemental et, comme l'organisme, il juge "comme une marque de mépris le traitement infligé au régime qui correspond, selon le RSI, à un "49-3 social".

 

La suppression du RSI ? "Impensable" pour Bernard Delran

 

Mais le RSI ne compte pas "se laisser faire", nous explique Bernard Delran parlant d'un "point de départ d'une lutte pour améliorer le RSI". En attendant une réponse, l'organisme tiendra le 28 juin prochain un conseil d'administration national extraordinaire élargi aux présidents des 29 caisses régionales. "Nous espérons faire prendre conscience que nous sommes une force représentative et que la spécificité des indépendants ne peut être ignorée. L'accompagnement des assurés est un élément que le RSI met en avant et tient à défendre", précise le cadre du RSI.

 

A l'évocation d'une suppression du RSI, Bernard Delran répond : "je n'y crois pas. C'est impensable".

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