La justice a donné raison à une Iséroise électro-sensible en ordonnant le démontage du compteur d'eau à radiofréquence installé à son domicile en 2012. Une première en France, qui ne solutionnera pas le problème de santé de la plaignante, agressée par les ondes WiFi de ses voisins.

Le tribunal de grande instance de Grenoble (Isère) a ordonné le retrait du compteur d'eau "intelligent" du domicile d'une personne électro-sensible. Le jugement précise que doivent être enlevés "le compteur d'eau installé dans l'appartement de Mme C. et celui installé éventuellement dans la chaufferie et de les remplacer par des compteurs avec relevé manuel". Une décision qui serait une première en France, selon Maître Jean-Pierre Joseph, son défenseur, et l'association environnementale Next-Up. L'avocat déclare à l'AFP : "Ma cliente a été diagnostiquée électro hyper-sensible et ses symptômes se sont aggravés après l'installation en 2012 de ce compteur dans son appartement. Elle avait pris l'habitude de se réfugier dans la cave mais un compteur similaire a été installé dans la chaufferie de l'immeuble, la contraignant d'aller dormir dans sa voiture en pleine campagne", poursuit-il.

 

 

Aucun autre compteur communicant ne viendra perturber son domicile

 

La décision du tribunal précise également que d'autres compteurs communicants, tels Linky (Enedis) ou Gazpar (GrDF) ne pourront pas être déployés dans le logement de la plaignante. De même, il exclut des dispositifs qui utilisent le courant porteur en ligne en lieu et place des radiofréquences, ces derniers dégageant des champs électromagnétiques. L'AFP rapporte les propos du juge : "Il convient de souligner que l'enlèvement des compteurs d'eau dégageant des ondes électromagnétiques ne résoudra que très partiellement les problèmes de santé de Mme C., (…) la plupart des pollutions hautes fréquences étant en partie dues aux diverses connections WiFi des appartements de l'immeuble". Des travaux d'isolation face aux ondes devraient être entrepris dans le logement, en partie pris en charge par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées de l'Isère. L'AFP rappelle que le tribunal de contentieux de l'incapacité de Toulouse avait reconnu l'existence d'un handicap grave dû à l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Une Ariégeoise avait obtenu le droit à une allocation d'adulte handicapé. Le résultat pourrait être la construction d'immeubles étudiés pour préserver les personnes atteintes de ce mal du monde actuel, où les sources d'exposition sont omniprésentes, à l'image de ce qui a été expérimenté à Zurich.

 

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