Alors que le projet de loi pour la transition énergétique va prochainement être débattu à l'Assemblée, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) voit des améliorations à apporter au texte. Il propose un ensemble de mesures visant au développement des EnR afin qu'elles atteignent les 32 % du mix énergétique français en 2030. Explications avec Jean-Louis Bal et Damien Mathon, le président et le délégué général du syndicat.

Pour Jean-Louis Bal, président du SER, il existe des améliorations à apporter au texte de projet de loi pour la transition énergétique, qui doit être discuté à l'Assemblée nationale à partir du 1er octobre prochain. "Les énergies renouvelables deviennent aujourd'hui parfaitement compétitives, assure-t-il, elles représentent dans le monde un investissement d'environ 200 Mrds € par an, et 60 % des nouvelles capacités électriques installées sont des EnR (solaire, éolien ou hydroélectricité)", précise-t-il.

Modification du mix énergétique en quinze ans

Pour que la France participe à cette évolution, le Syndicat professionnel milite pour l'adoption d'un objectif de 32 % de renouvelables dans le mix énergétique français à l'horizon de 2030. "C'est un scénario raisonné et responsable, conforme avec nos engagements européens, cohérent avec le gisement français, compétitif économiquement car les coûts de production ont baissé", estime le président du SER. Outre une économie attendue de 15 Mrds € par an sur les importations de carburants fossiles, le scénario permettrait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de -40 %. "Et il ne perturbera pas le système électrique car le développement sera progressif", assure-t-il. A la fin de la prochaine décennie, la consommation nationale pourrait être ramenée aux alentours de 150 Mtep (contre 154,4 Mtep en 2012) dont 50 Mtep seraient fournies par les renouvelables : 20 Mtep d'électricité (6 Mtep d'hydroélectricité, 9,5-11,5 Mtep d'éolien, 3,5-4 Mtep de photovoltaïque, 1 Mtep de biomasse), 24 Mtep de chaleur (19 Mtep de bois, 5 Mtep de solaire thermique, PAC et géothermie) et 6 Mtep provenant de biocarburants. La part des énergies fossiles chutera donc, grâce à cette progression des EnR, passant de 107 Mtep en 2012 à 75 Mtep en 2030.

Simplification des procédures

Afin de parvenir à cet objectif, ambitieux, le SER propose un ensemble de mesures permettant d'accompagner et d'accélérer la transition énergétique, sans pour autant perturber l'atteinte des objectifs de 2020. "Ces mesures sont regroupées en huit familles : la progressivité de la transition ; la sécurisation des procédures ; la facilitation de l'accueil des EnR sur le réseau ; l'instauration d'une autorisation unique ; la limitation des dérives liées aux contentieux ; clarification des procédures applicables ; déblocage du potentiel des énergies marines ; encouragement de nouvelles sources d'énergie (biocarburants, froid renouvelable…)", énonce Damien Mathon, délégué général du syndicat. Ce dernier souhaite ardemment une simplification des procédures qui résultent aujourd'hui d'un lourd empilement. "Nous demandons l'élimination des autorisations redondantes avec les dispositions existantes qui ouvrent la voie à des recours supplémentaires. Il faut que le temps de développement d'un projet soit divisé par deux, et passer de 6-8 ans actuellement à 3 ou 4", poursuit-il.

 

Découvrez l'ensemble des propositions du SER en page 2.

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