Pour Viviane Rofort, directeur adjoint de Batimat, le mondial de la construction qui se tiendra à Paris Expo, du 5 au 10 novembre, est un événement sans équivalent. Car même si quelques industriels manquent à l'appel, Batimat demeure le passage obligé pour tout professionnel curieux des dernières innovations.

Comment se présente cette édition de Batimat ?

Côté exposant, le salon est archi-plein depuis plusieurs semaines. Certains halls sont même complets depuis plusieurs mois.
Côté visiteurs, nous avons eu de très fortes remontées. Au jour d'aujourd'hui, nous avons déjà 140.000 personnes pré-enregistrées, soit près de 25.000 personnes de plus que pour l'édition précédente à la même période.
J'ajoute que pour la première fois, nous venons de lancer une opération de communication à la radio. Cette campagne a commencé la semaine dernière. Jusqu'à la fin du salon, deux spots sont diffusés chaque jour sur RTL, le premier très tôt le matin, le second à l'heure de la fin des journaux télévisés de la soirée. Nous comptons toucher en priorité les artisans, RTL déclarant un taux de pénétration de près de 70% sur cette cible. Cette campagne a été menée avec trois partenaires - la Capeb, Lafarge et VM Zinc - qui témoigneront chacun leur tour sur des aspects très pratiques du salon.

Pouvez-vous d'ores et déjà dresser les grandes tendances de cette édition ?

Avant tout, je voudrais rappeler les deux grands axes de Batimat : un focus sur l'innovation et une mise à jour des connaissances.
Pour cette édition, nous avons dégagé 5 grandes tendances qui sont les préoccupations environnementales, la santé, le confort de vie, les applications de la RT 2000 et les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication). Ces tendances sont exprimées par le marché mais elles se traduisent sur le salon par des conférences, des parcours thématiques, des ateliers, et bien sûr par les innovations présentées sur les stands des industriels. Nous avons d'ailleurs un très bon cru au concours de l'innovation.
D'un point de vue plus général, on constate également une plus grande industrialisation des solutions techniques en amont du chantier. Autre tendance émergente : les sociétés commencent à avoir une notion globale du service. Dans cet esprit, on va vers un interlocuteur unique pour le client grâce à une plus grande intégration des métiers.

Croyez-vous réellement que l'arrivée des NTIC soit une tendance forte dans la construction ?

L'intégration des NTIC dans le bâtiment est inévitable. La multiplicité des intervenants pour des chantiers (qui sont toujours sur un lieu fixe), l'accroissement de la pression concurrentielle, les attentes de la clientèle en matière de service... tout ces facteurs font qu'internet est un outil adapté au bâtiment. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il peut répondre à de réels besoins. Je suis persuadée qu'internet est l'un des secteurs qui correspond le mieux aux services qu'internet peut apporter. Le bâtiment prendra tout ce que internet peut réellement apporter, et il y a de gros besoins ! Je pense particulièrement à la gestion de l'information sur le chantier. Je suis toutefois plus réservée sur les opportunités du e-commerce dans la construction.
Pour cette édition de Batimat, nous avons organisé des conférences et des ateliers d'initiation. Ces ateliers ont presque une vocation d'évangélisation. Ils s'adressent surtout aux femmes d'artisans. Car, je pense qu'internet rentrera chez les artisans par leurs femmes, comme cela a été le cas avec l'informatique.

L'absence d'industriels importants du secteur comme Knauf ou BPB Placo ne risque t-elle pas d'écorner la légitimité du salon, surtout que l'on peut redouter un effet boule de neige pour les prochaines éditions ?

Cela dure depuis 1997 sans forcement s'aggraver. En matière de salon, les décisions peuvent être cycliques. Toutefois, je suis désolée que ces industriels ne participent pas à Batimat car ils ont de choses à dire. Mais ils ont également le droit de choisir des modes alternatifs.
On a tendance à se focaliser sur les quelques absents, mais n'oublions pas les milliers d'industriels exposants dont la très grande majorité est pleinement satisfaite. Nous avons d'ailleurs un taux de fidélisation de 70%.

Vous devez néanmoins faire face à une nouvelle forme de concurrence comme les salons régionaux ou les salons de distributeurs.

Oui, mais Batimat est un salon unique et il peut très bien cohabiter avec d'autres salons. Toutefois, la comparaison est difficile car Batimat est un salon généraliste, mondial, qui attire aussi bien les artisans que les architectes.

Pour terminer sur une note à la fois plus positive et plus pratique, quels sont les principaux temps forts de cette édition ?

Un passage par les ateliers internet (Hall 8, stand C58) est également de rigueur pour cette édition qui consacre un hall entier aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Le design industriel sera également au coeur de cette édition avec bien sûr les trophées du design dont la remise sera précédée d'une conférence sur " le design industriel, comme élément de contribution à la création de valeur " (Hall 7, salle Lyra).
L'espace Tendances-finition (halls 7/3, stands G36/42) donne un coup de projecteur sur les solutions d'agencement dans 6 marchés : l'enseignement, la santé, la restauration, les bureaux, les commerce et l'habitat privé. Les produits présentés dans cet espace doivent répondre à caractéristiques importantes : l'esthétisme, la fonctionnalité et le respect des réglementations.
Autres temps forts de cette édition : le village de la pierre (hall 7/2, stand A51/55), l'espace Bois Construction Hall 1, stand F38), les conférences du Forum Qualité Construction (hall 7/1), les trophées du carrelage et bien évidemment le 14e concours de l'innovation. Comme à chaque édition, il faut impérativement aller voir les innovations sur les stands des industriels primés.

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