Les artisans ne sont pas superstitieux ! Pour sa deuxième action nationale, la Capeb a choisi le vendredi 13 septembre pour appeler à la mobilisation générale. Objectif : lancer un cri d'alarme pour la survie des entreprises artisanales du bâtiment, en souffrance depuis de longs mois et dans l'attente de mesures concrètes. Détails.

"Qu'a entendu le Président de la République de nos propositions ? Rien". La déclaration est cinglante, mais reflète l'état d'esprit dans lequel se trouve aujourd'hui le patron de la Capeb, Patrick Liébus. Colère, indignation, incompréhension et volonté de se faire enfin entendre : voilà ce qui motivera les artisans à descendre de nouveau dans la rue, le 13 septembre prochain.

 

Au menu, les sempiternelles questions de la TVA, des auto-entrepreneurs, de l'emploi dans le secteur et du travail low-cost. Avec une nouveauté en cette rentrée, les sujets des retraites et de l'apprentissage qui n'ont pas manqué de rebondissement ces dernières semaines. Alors, retour de la TVA à 5%, passage à 10% comme prévu au 1er janvier 2014 ? La question reste en suspens, et les artisans sont pendus aux annonces du Gouvernement. Sur le sujet de la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs, pour lequel la ministre Sylvia Pinel a rendu un rapport il y a quelques jours, la requête de la Capeb demeure encore et toujours la même : sortir le bâtiment du champ de ce régime. "C'est un véritable problème", clame Patrick Liébus. Qui salue toutefois la mesure sur les droits à la formation.

 

Une activité en chute de 4% sur l'année
Concernant l'emploi et l'activité des artisans, le Président de la Capeb rappelle des données alarmantes : -40.000 emplois supprimés dans le bâtiment - soit 3.300 emplois/mois - et -20.000 emplois perdus dans le seul secteur de l'artisanat en 2013. Et 2014 ne s'annonce pas meilleur, selon lui… La construction de logements neufs toujours en berne, les difficultés de trésorerie et l'augmentation des prix des travaux, sans oublier une météo plus que défavorable ce printemps, impliqueront une baisse d'activité de l'ordre de -3.5 à -4% cette année, la Capeb ayant revu ses prévisions à la baisse.

 

"Il faut donc trouver des solutions et vite. La promenade, ça suffit ! Nous voulons des mesures de suite et la tenue des promesses que l'on nous a faites. Et tout simplement pouvoir faire notre métier et travailler", s'insurge Patrick Liébus. Rendez-vous est pris vendredi prochain…

 


La manif en pratique
Les artisans seront mobilisés dans toute la France. La plupart des Capeb régionales ont pris rendez-vous avec leurs préfets, les conseils généraux seront aussi sollicités. Des opérations "escargot" seront organisées un peu partout, les artisans défileront dans les rues, à pied ou en véhicule…
A Paris, rendez-vous est donné dès le matin place de la République, pour un convoi qui devrait s'acheminer jusqu'à l'Hôtel de Ville.

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