L'Observatoire de la qualité de l'air intérieur va traquer pendant un an une trentaine de substances, allant des poils de chiens et chats aux émanations toxiques des peintures et produits de nettoyage, dans 700 logements tirés au sort dans toute la France.

Cette première campagne nationale de mesure a été lancée officiellement lundi avec la visite du laboratoire d'analyses de Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui traitera les données à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Cet Observatoire de l'air intérieur a été créé en 2001 pour combler le manque d'information sur la qualité de l'air intérieur, suspectée de jouer un rôle important dans les maladies chroniques et allergies respiratoires.

Le sujet est d’importance car les Français passent en moyenne 22 heures sur 24 à l'intérieur de logements, bureaux, écoles, transports et lieux de loisirs, mais les données actuelles sont très insuffisantes pour définir des mesures de prévention, a expliqué l'Observatoire.
Les mesures se dérouleront dans 700 logements, tirés au sort parmi les 24 millions de résidences principales comptabilisées en France. Les logements sont soumis à une batterie de tests, et leurs habitants à des questionnaires détaillés, dans 55 départements et 74 communes, entre octobre 2003 et fin 2004.
Les mesures sont réalisées aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des logements, afin d'estimer la part de transfert de la pollution atmosphérique.

Une première campagne test dans 90 logements et 9 écoles en 2001 avait mis en évidence des concentrations de certains polluants plus importantes à l'intérieur qu'à l'extérieur, et un défaut de ventilation.
Trois substances chimiques cancérigènes avérées (benzène) ou probables (trichloroéthylène et tétrachroroéthylène) se retrouvaient 1,5 fois plus concentrées qu'à l'extérieur. Ces substances sont émises par les moquettes, peintures, vernis, colles etc.
L'enquête révélait également l'existence de formaldéhyde dans les écoles à des concentrations jusqu'à 20 fois supérieures à l'extérieur. Le formaldéhyde, émis par les particules et bois agglomérés, la cigarette ou les peintures notamment, peut entrainer des problèmes respiratoires et même causer des cancers naso-pharyngés.
Globalement, le renouvellement d'air était insuffisant dans la plupart des logements, et très faible dans les 9 écoles testées.

La campagne nationale, d'un montant de 5,2 millions d'euros sur 2003 et 2004, permettra par extrapolation d'estimer l'exposition de tous les Français à la pollution intérieure et de définir des mesures de prévention.

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