Le président de la République a reconduit Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Le Premier ministre cherche à constituer un nouveau gouvernement dont la composition sera annoncée mercredi.

Cette décision du chef de l'Etat de maintenir M. Raffarin à Matignon intervient deux jours après la débâcle électorale de la droite aux élections régionales et cantonales. Dimanche, la majorité a subi une défaite historique, la gauche détenant désormais 20 des 22 régions métropolitaines et la droite ne conservant que l'Alsace, la situation en Corse étant incertaine.
"Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a remis la démission du gouvernement au président de la République qui l'a acceptée", a annoncé l'Elysée dans un communiqué. "Il a nommé Jean-Pierre Raffarin Premier ministre et l'a chargé de former un nouveau gouvernement", conclut le communiqué.

Le prochain Conseil des ministres aura lieu vendredi à 10h, a ajouté la présidence de la République. Le Premier ministre s'était entretenu mardi matin pendant une heure et quart avec le président Jacques Chirac.

Pour l'heure, il semble que le Premier ministre ait toutes les difficultés à constituer sa nouvelle équipe devant faire face aux ambitions des uns, aux aigreurs des autres et, surtout, aux interrogations pesant sur la légitimité et la durée de vie de ce gouvernement Raffarin III.

"Il faut une équipe très politique, d'hommes et de femmes ayant une véritable expérience de la vie publique", a déclaré sur RTL Dominique Bussereau, ami de Jean-Pierre Raffarin et secrétaire d'Etat aux Transports dans le gouvernement sortant.
En clair, le nouveau gouvernement devait se passer en priorité de ses ministres issus de la société civile dont Francis Mer (Finances), Luc Ferry (Education) ou encore Jean-Jacques Aillagon, ministre de tutelle des architectes.

Toute la journée de mardi, un vent de rumeurs - contradictoires - des cabinets ministériels et des salles de rédaction a fait tourner les listes de promus, de maintenus, d'entrants et de sortants sans qu'aucune véritable certitude ne se dégage. L'actuel ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo, érigé au rang de "caution sociale" du gouvernement, devrait hériter d'un ministère plus important. Quant à Gilles de Robien, il pourrait être remplacé par Dominique Perben. Enfin, entre autres rumeurs, Nicolas Sarkozy pourrait conserver son portefeuille de ministre de l'Intérieur mais élargi à l'Aménagement du territoire, la réforme de l'Etat et la Fonction publique.

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