EMPLOI. Le secteur de la construction et de l'immobilier a concentré le plus grand nombre de pertes d'emplois de chefs d'entreprises durant le premier semestre 2025.
Le secteur de la construction, bien qu'il concentre un nombre important de chefs d'entreprises, se taille la part du lion dans le nombre global des pertes d'emplois des entrepreneurs français, auto-entrepreneurs compris. En effet, avec 7.745 entrepreneurs qui ont perdu leur emploi au cours du premier semestre 2025, le secteur de la construction et de l'immobilier est le plus touché, selon les dernières données de l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs, publiées ce 27 août 2025 par l'association GSC et le cabinet Altares.
Un chiffre par ailleurs en hausse de 1% par rapport au premier semestre 2024, démontrant que l'activité a encore du mal à repartir dans le bâtiment. Plus en détail, ce sont les travaux de maçonnerie générale et le gros œuvre qui souffrent le plus, avec 1.645 pertes d'emplois.
"Un environnement de plus en plus contraint"
Malgré tout, la construction résiste plutôt bien, puisque les pertes d'emplois des chefs d'entreprises ont davantage augmenté tous secteurs confondus, avec une hausse de 4,3% par rapport au premier semestre 2024, qui avait, en outre, déjà connu une hausse encore plus forte par rapport à l'année précédente. En tout, cette situation aura touché 31.260 entrepreneurs ce premier semestre 2025.
Le commerce est le deuxième secteur le plus touché, avec 6.464 entrepreneurs ayant perdu leur emploi (+0,1%). "Ces derniers mois ont été particulièrement instables, avec une croissance faible, un climat des affaires dégradé et des incertitudes commerciales persistantes. Les chefs d'entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint", souligne Hervé Kermarrec, président de l'association GSC, un intermédiaire d'assurance créée par différents syndicats patronaux.
Sans surprise, et tous secteurs confondus, ce sont les entrepreneurs à la tête des plus petites structures qui sont le plus touchés. En effet, huit pertes sur dix concernent des patrons à la tête d'une entreprise de moins de 5 salariés. La hausse la plus forte concerne cependant les chefs d'entreprises comptant entre 6 et 9 salariés, puisqu'elle augmente de 17,2%, soit 1.947 pertes d'emplois.
"Nous observons une évolution du profil des dirigeants concernés : des structures plus établies, comptant davantage de salariés. Les entrepreneurs subissent de plein fouet les effets de la conjoncture et peinent à générer suffisamment de revenus pour honorer leurs dettes", ajoute Hervé Kermarrec, qui précise que les dirigeants ayant perdu leur emploi au cours des derniers mois ont créé leur entreprise il y a en moyenne dix ans.
Les plus de 60 ans de plus en plus touchés
Ainsi, même si l'âge médian des dirigeants touchés est de 46 ans, ce sont les plus de 60 ans qui enregistrent la plus forte progression de pertes d'emplois, avec une progression de 21%, soit cinq fois plus que la moyenne. Enfin, de fortes disparités régionales existent. Même si l'Ile-de-France concentre toujours près d'un quart des pertes d'emplois, c'est la région Nouvelle-Aquitaine qui enregistre la plus forte hausse, de l'ordre de 18%. A contrario, elles reculent en Bourgogne-France-Comté (-1,4%), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (-0,8%) et dans le Grand Est (0,2%).