Lancée en juin dernier, la table ronde sur l'efficacité énergétique a fait un premier déçu. La fédération France Nature Environnement (FNE) vient de quitter les débats, pointant du doigt le manque de moyens financiers et l'absence de volonté politique du gouvernement.

Les premiers résultats des groupes de travail sur la table ronde Efficacité Energétique étaient tombés fin septembre (lire article). Mais à quelques jours du rendu des propositions finales à Philippe Pelletier, Président du Plan Bâtiment Grenelle, survient un petit contretemps.

 

En effet, France Nature Environnement vient d'annoncer qu'elle quittait la table ronde, déçue par l'absence de moyens financiers et de volonté politique du gouvernement. « C'est sans appel, on n'y retournera pas », a déclaré à l'AFP Maryse Arditi, responsable du groupe Réseau énergie de FNE. C'est donc essentiellement le manque de moyens que dénonce la fédération, qui espérait voir les choses évoluer en intégrant ce groupe de travail. Et de donner l'exemple du plan « construction et isolation des bâtiments », en cours d'élaboration depuis deux ans et qui ne semble toujours pas aboutir, faute d'argent.

 

« Pas de politique volontariste et rigoureuse »
FNE appartient au groupe de travail en charge de trouver des solutions pour réduire la facture énergétique des ménages. Celui-ci doit traiter des mesures d'économie d'énergies dont les bénéficiaires sont les ménages, et concerne l'habitat / logement, la mobilité (transports individuels et collectifs) et les modes de consommation et les biens de consommation. Il s'attache également à réfléchir aux moyens les plus efficaces de mobiliser les gisements identifiés. Un soin particulier est apporté à la réflexion sur des mesures ciblées sur la précarité énergétique afin de développer des politiques publiques de maîtrise de l'énergie adaptées aux revenus des Français les plus modestes.

 

Mais FNE a décidé de quitter ce groupe, estimant que « tous les scénarios dont on parle - sortir ou non du nucléaire, diminuer les fossiles plus ou moins vite, réduire les gaz à effet de serre - tout cela ne peut pas exister si on a n'a pas une politique extrêmement rigoureuse et volontariste de réduction des consommations d'énergie », a souligné la porte-parole de la fédération. Cette annonce intervient quelques jours après l'annonce d'un probable risque de pénurie d'électricité en France prévu pour cet hiver, une conséquence de l'arrêt des centrales nucléaires en Allemagne.

 


Les propositions évoquées pour l'habitat en septembre dernier
- Conforter et coordonner le Crédit d'Impôt Développement Durable (CIDD) et l'écoPTZ pour encourager la rénovation énergétique des logements ;
- Prendre en compte les ménages en situation de précarité énergétique ;
Deux points importants : éviter que les mesures conçues pour le ménage moyen aient des impacts négatifs, et mettre en œuvre des dispositifs spécifiquement adaptés aux situations les plus difficiles.
- Pérenniser l'éco-prêt logement social pour les bailleurs sociaux ;
- Intensifier l'usage des certificats d'économies d'énergie pour la rénovation du parc ;
- Mettre des conditions de qualification des professionnels pour le versement des aides publiques.

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