"Imaginer un projet engagé, c'est faire des choix forts dès la conception", explique le promoteur Linkcity : l'Îlot Fertile ne dispose ainsi d'aucun parking, par exemple. L'engagement zéro carbone s'illustre également dans une volonté à construire moins, en capitalisant le plus possible sur la topologie existante. Le grand trou au milieu de l'ancienne friche, plutôt que d'être rempli de tonnes de terres importées, accueille ainsi aujourd'hui le Centre sportif UCPA.

 

10.000 mètres carrés de pierre de taille

 

En phase chantier, constructeurs et prestataires ont pris des engagements concrets à travers le choix des matériaux et la gestion des déchets pour achever une réalisation bas carbone. Alors que le secteur de la construction est l'un des plus émetteurs en GES dans le monde, il était prioritaire pour Linkcity, Bouygues Bâtiment Ile-de-France et l'agence TVK de mener un chantier sobre avec une empreinte environnementale réduite.

 

Pour atteindre cet objectif, l'usage de la pierre massive porteuse a été choisi. 10.000 m2 de pierre de taille ainsi utilisés pour les façades, majoritairement extraits en Ile-de-France tout en nécessitant très peu de transformation, ce qui leur confère un bilan carbone très faible. Quant aux façades en béton, elles ont été réalisées avec du béton bas carbone composé d'un ciment qui a nécessité moins d'énergie pour sa production.

 

De plus, une variété de matériaux utilisés sont issus du réemploi, comme près de 6.000 m2 de faux plancher reconditionnés équipant les bureaux ou encore la majorité des pavés en pierre formant la voie centrale de l'Îlot Fertile. Une démarche globale, qui se traduit également dans la collaboration avec plusieurs associations locales d'économie circulaire afin de réutiliser des déchets produits par le chantier (comme la terre et les gravats) sur d'autres chantiers franciliens.

 

Récupérateur de chaleur des eaux grises

 

L'ensemble de l'Îlot Fertile est ainsi composé de bâtiments bioclimatiques, dont l'implantation et la conception ont été réfléchis pour limiter au maximum les besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l'éclairage. La production d'énergie sur place a également sa part, via des toitures bio-solaires. Les 1.000 m2 de panneaux photovoltaïques qui les composent seront "naturellement refroidis par les différentes plantes également présentes sur les toits". Le quartier dans son ensemble vise ainsi plusieurs labellisations environnementales, dont les certifications HQE et Breeam, ainsi que les labels Bepos+ effinergie 2017 et Biodivercity.

 

L'ensemble des bâtiments est doté d'un système innovant de récupération de chaleur. Des pompes captent la chaleur des eaux grises (c.a.d. les eaux usées issues des douches, ou encore des lave-vaisselles), afin de la transformer en énergie et ainsi alimenter les différents réseaux d'eau chaude. Une fois froides, ces mêmes eaux usées passeront sous la voie piétonne pour rejoindre la boucle d'eau glacée qui sert au rafraichissement des bureaux.

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