Pour les importants travaux de rénovation du Grand Palais, à Paris, Eiffel a dû faire implanter un échafaudage sur une grande partie de la surface afin d’installer une plate-forme à 35 mètres de hauteur.

Edifié de 1897 à 1900 à l’occasion de l’exposition universelle de Paris, le Grand Palais était voué à être détruit juste après l’événement. Or, ce bâtiment spectaculaire - la surface est de 12000 m2 dont 3200 m2 de locaux de service, 3500 m2 d’espaces d’accueil et 5300 m2 de salles d’exposition a connu un tout autre destin et est resté ouvert au public durant un siècle !

Jusqu’à un jour de 1993 où l’un des rivets en acier du dôme est tombé aux pieds d’un architecte présent sur les lieux. Ce signe de dégradation de la structure a déclenché un état des lieux approfondi qui a permis, entre autre, de découvrir que les têtes de pieux en bois assurant les fondations étaient moisis par l’humidité de la Seine. La rénovation du bâtiment s’est alors imposée.

Une première tranche - attribuée à un groupement d’entreprises piloté par Solétanche Bachy - a débuté en octobre 2001. Les travaux allaient du désamiantage à la consolidation des fondations.

Pour la seconde tranche, qui comprenait la rénovation de la charpente et des verrière, c’est le groupe Eiffel qui a remporté le marché de 21,8 millions d’euros.. Les travaux ont débuté en février et déjà, la nef sud vient d’être achevée.
Pour cette rénovation d’envergure, plusieurs parties du Grand Palais sont investies. La hauteur des plafonds de ces différentes zones (40 mètres et 50 mètres sous le dôme) a nécessité l’implantation d’un échafaudage qui permette d’installer une plateforme à 35 mètres de hauteur.

Une solution presque évidente, mais loin d’être aisée à mettre en oeuvre. Le site présente en effet des spécificités qui compliquent le montage des échafaudages. L’entreprise Layher, chargée d’implanter les échafaudages, a du faire preuve d’imagination.
C’est ainsi que les différences de niveaux de 6 mètres entre les pannes (éléments de support de la verrière) ont impliqué une installation très spécifique, alliant différents types d’échafaudages : un plancher sur chaque niveau, des échafaudages roulants pour s’adapter aux différences de niveaux, et des circulations horizontales et verticales pour les hommes et les matériaux.

Etant donné l’ampleur du chantier, l’intervention simultanée de tous les corps de métiers sur le site a été un élément majeur pour la mise en oeuvre de l’échafaudage. Ainsi, Layer a prévu un espace central suffisamment large pour les stockages, l’accès des véhicules de sécurité, les livraisons etc.
Parallèlement, des circulations d’environ 6 mètres chacune, à droite et à gauche des jambages, ont été dégagées pour les interventions.
Cette organisation de la circulation sur le chantier a finalement imposé la forme de l’échafaudage : deux jambages reliés par un plancher ; Deux parties latérales de deux niveaux chacune en porte à faux.

Voilà pour l’implantation. Mais encore faut-il que l’échafaudage soit résistant. Les charges générées par les travaux de rénovation ont donc fait l’objet d’études en amont de la conception de l’échafaudage.
Il a, par exemple, été indispensable de prendre en compte que le décapage des ossatures entraîne un dépôt de grenaille qui se répartit sur la totalité de la plate-forme, et la dépose des pannes occasionne des charges ponctuelles, positionnées à l’extrémité des portes à faux (zones qui amènent le plus de contraintes).

Malgré toutes les précautions en amont, chaque chantier est riche en imprévus et les entreprises ont dû s’adapter sur le terrain. Le déroulement du montage de l’échafaudage prévu à l’origine a par exemple dû être modifié en raison de l’état d’avancement du chantier. L’implantation totale de l’ensemble étant donc impossible, des implantations au sol ont été réalisés par un géomètre afin d’assurer le bon positionnement du deuxième jambage (à 35 mètres de hauteur, il faut une implantation et une verticalité irréprochable pour pouvoir boucler le plancher supérieur).

La mise en oeuvre par Eiffel de l’étaiement de la croupe sud du Grand Palais a été un autre défi : l’échafaudage devait respecter des cotes impératives. L’entreprise d’échafaudage s’est donc adaptée à ces contraintes, et ses maillages lui ont permis de passer à quelques centimètres de la charpente.

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