Le chantier du tunnel de Hallandsaas - qui avait entraîné une catastrophe écologique en 1997 - empoisonne les poissons, mais également les groupes de BTP Skanska et Vinci qui connaissent quelques difficultés techniques.

Les travaux de sondage en vue de l'achèvement du tunnel ferroviaire de Hallandsaas, dans le sud de la Suède, ont dû être stoppés mardi 22 juillet.
Quelque 6 mètres cubes d'un mélange de ciment et d'argile bentonite se sont vraisemblablement échappés par une fissure du sol pendant le forage. Il en a résulté une forte hausse du pH de l'eau de la rivière voisine (qui est ainsi devenue plus basique), et la mort de centaines de poissons et d'écrevisses.
Une enquête de police est actuellement en cours pour déterminer les causes de l'incident.

En novembre dernier, les le suédois Skanska et le français Vinci avaient formé un consortium pour achever ce tunnel dont les travaux ont démarré en 1992. A l'époque, le groupe suédois était seul mais la construction avait été gelée en 1997 à la suite d'une catastrophe écologique. Quelque 2.000 tonnes de Rhoca-Gil, un produit de calfatage fabriqué par le groupe chimique français Rhodia (ex-Rhône Poulenc), avaient fortement pollué la nappe phréatique de la région. Skanska et deux de ses cadres ont d'ailleurs été condamnés pour cette affaire.

Le chantier n'a pas véritablement repris depuis la catastrophe. Dans l'attente des dernières autorisations environnementales, attendues à l'automne, Skanska et Vinci étaient en train de réaliser des travaux et sondages préliminaires. Les travaux devraient ensuite de sept à huit ans.

Qualifiée par la presse suédoise de "catastrophe écologique du siècle", cette affaire avait soulevé l'indignation du pays. D'autant que les bénéfices de la construction ne semblaient pas évidents au regard des difficultés géologiques du chantier et de son coût : le tunnel doit permettre de gagner un petit quart d'heure sur la ligne de chemin de fer reliant Malmoe (sud) à Goeteborg (sud-ouest) et la Norvège, actuellement en cours de modernisation.

Le tunnel de Hallandsaas est donc un chantier risqué pour les deux majors. Jusqu'ici, un tiers des 8,6 km du tunnel a été creusé, et les travaux ont déjà coûté 220 millions d'euros. Il pourrait en coûter 494 millions d'euros de plus au contribuable, selon les calculs de Banverket, qui a étudié depuis 1998 plusieurs alternatives au projet.

Au sein du groupe Vinci, on se veut confiant. Une porte parole rappelle que "le contrat n'est pas encore mis en oeuvre". "Il n'y a donc pas de risques financiers" ajoute-t-elle.

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