DURABLE. Plusieurs élus locaux et acteurs du cadre bâti se sont réunis au Salon des maires pour signer ce document qui vise à offrir des leviers d'actions répondant aux enjeux écologiques et économiques.

Des rénovations et constructions plus durables, c'est ce que veulent promouvoir un grand nombre d'acteurs* dans les Hauts-de-France. Plusieurs communes, le Conseil régional de l'Ordre des architectes (Croa), le conseil d'architecture régional et le Cerema régional ont signé, en ce sens, une charte pour générer des territoires "vivants et résilients" ce mercredi 22 novembre 2023, au Salon des maires. Baptisé "charte pour un bâti bas carbone", le document concrétise une démarche du Croa des Hauts-de-France et souhaite ancrer la transition écologique dans le territoire. L'objectif est d'engager les acteurs de l'acte de bâtir dans une transformation des pratiques de conception et d'aménagement, en faveur d'un bâti bas carbone, résilient et respectueux des ressources. "Le bâti bas carbone est l'enjeu des métiers de demain et des territoires", estime Marie Steenkiste, présidente du Conseil régional de l'Ordre des Hauts-de-France.

 

Qui sont les signataires de la charte ?

 

Le Conseil régional de l'Ordre des Hauts-de-France, les villes de Montdidier, Denain, Roubaix et St-Quentin, le CD2E, le Cerema Hauts-de-France et l'URCAUE Hauts-de-France.

 

Cette démarche pilote et participative a été imaginée lors d'ateliers de travail tenus entre septembre 2022 et octobre 2023 par les signataires de la charte. "Une 'boîte à outils' sera alimentée par les partenaires afin que les territoires puissent développer des réalisations exemplaires - des 'démonstrateurs d'opportunités' - et échanger en réseau", affirme le Croa. Les signataires se donnent rendez-vous dans un an pour faire le point sur l'appropriation des ressources proposées.

 

Des initiatives déjà adoptées

 

La charte liste les questionnements des collectivités pilotes et identifie les ressources que peuvent mettre en place les territoires. Les villes signataires ont déjà, chacune, adopté des bons gestes pour rendre leurs territoires plus durables. La Ville de Montdidier (Somme) produit son électricité depuis 2001, grâce à la construction de quatre éoliennes. "Nous voulions sortir de la dépendance au nucléaire. Aujourd'hui, nous possédons le seul parc éolien public de France", raconte la maire de la ville, Catherine Quignon. "Nous nous sommes ensuite intéressés à la maîtrise de la consommation de nos bâtiments publics mais ce n'était pas facile, à l'époque, de trouver des entreprises habilitées à mener ce type de travaux." Aujourd'hui, la moitié de l'électricité consommée est produite par le parc éolien. La Ville souhaite, à terme, atteindre l'autosuffisance énergétique.

 

Dans le Nord, la ville de Denain a adopté une stratégie de résilience climatique, énergétique et alimentaire à l'horizon 2040. "Nous avons lancé une étude de renaturation complète de la ville, qui concerne les deux cimetières, l'école et l'entrée de la commune, et avons mis en place un réseau de chaleur urbain qui permet de chauffer nos 12 bâtiments publics", présente Jean-Pierre Crasnault, adjoint au maire chargé du renouvellement urbain.

 

La maire de St-Quentin (Aisne), Frédérique Macarez, affirme que les élus "ont besoin d'être accompagnés" sur le bâti durable. "La question de l'ingénierie est très importante car les maires sont souvent seuls face à ces enjeux", souligne-t-elle. La création de cette charte devrait, selon l'édile de Montdidier, Catherine Quignon, "contribuer au développement de filières locales, soutenir les entreprises et assurer les métiers de demain". Une opinion que partage Frédérique Macarez. "L'arrivée de nouvelles filières comme le chanvre et le lin doit être soutenue au niveau local, via des commandes publiques. Nous avons, en tant qu'élus, un rôle à jouer."

 

 

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