L'article 161 de la Loi Grenelle 2 concerne le renouvellement des réseaux d'eau et d'assainissement, une problématique incontournable dans la gestion d'une ressource de plus en plus rare. Le Syndicat des Tubes et Raccords en Polyéthylène (STR-PE) met en avant ses solutions face aux matériaux plus traditionnels encore couramment utilisés en France.

La gestion de l'eau est une problématique incontournable du 21e siècle, surtout lorsque l'on sait que le taux de fuites moyen est estimé à 22 % (pouvant atteindre localement les 40 % en zone rurale). Chaque année, ce sont 1,3 milliard de mètres cubes qui sont gâchés, soit plus de 2,4 milliards d'euros de pertes. L'article 161 de la loi Grenelle 2 recommande donc aux collectivités locales de procéder au renouvellement de leurs réseaux d'eau. Mais il s'agit d'un chantier titanesque à l'échelle du pays, car le patrimoine est à la fois pléthorique et vieillissant : on compte 906.000 km de réseaux d'eau potable auxquels il convient d'ajouter 395.000 km de réseaux d'eaux usées et pluviales. Mais la moitié du réseau de canalisations d'eau est antérieur à 1972, et compte de nombreux kilomètres de canalisations en fonte grise ou en acier, « Des matériaux obsolètes ! », confie Raoul Voisinet, président du STR-PE.

 

L'effort à consentir est donc immense, de l'ordre de 1,5 milliard d'euros d'investissement annuels. Largement utilisés dans le reste de l'Europe, les tuyaux en polyoléfines (polyéthylène, PE et polypropylène, PP) sont encore peu répandus en France : seulement 40 % des longueurs posées en moyenne contre 75 % chez nos voisins. En cause, « Un certain conservatisme vis-à-vis des solutions historiques et traditionnelles telles que la fonte ». Or, selon le syndicat, le PE et le PP présenteraient de nombreux atouts. Les canalisations ne présentent pas de problème de corrosion des tubes par les sols et les courants électriques générés par les activités industrielles et les transports. Des phénomènes rencontrés sur les tubes métalliques qui s'affaiblissent mécaniquement avec le temps, engendrant des risques de fuites.

 

La question du coût
Autre avantage avancé : l'adoption d'un réseau PE/PP permet d'éliminer 90 % des joints installés sur le réseau, soit autant de points faibles supprimés. La jonction des tuyaux se fait en effet par soudure grâce à un apport de matériau qui fait de la jointure un point plus résistant que le tube lui-même. La résistance mécanique du réseau est donc durable face à la pression, aux surpressions et aux mouvements de terrain, grâce à une certaine flexibilité. Légers, les tubes sont faciles à couper et adaptés aux nouvelles techniques de poses, contribuant à une réduction des temps de raccordement. Enfin, le PE est biologiquement inerte, peu sensible à la croissance des bactéries, des algues et autres agents dégradants.

 

Reste la question du coût, le PE étant considéré comme moins économique. Arguant du fait qu'il réduirait le volume d'eau traité perdu et qu'il améliore la qualité du service à l'abonné, le PE serait en fait une solution intéressante. Le prix d'achat des tubes serait même inférieur à celui des conduites en fonte ductile, tout comme les coûts d'installation (travaux réduits du fait du nombre moindre d'interventions sur le réseau). « Le retour d'expérience chez nos voisins européens, qui utilisent le PE et le PP depuis plus de 50 ans, plaide donc en faveur de son adoption », explique Georges Taïel, membre du STR-PE.

 

D'autant que, depuis octobre 2011, les tubes annelés en PE et les tubes lisses compacts en PP (ainsi que leurs regards et accessoires) sont certifiés selon la norme NF 442. Un gage de qualité pour ces solutions - dont les performances sont garanties - que le STR-PE n'hésite pas à mettre en avant, afin de promouvoir les produits de sa dizaine d'adhérents.

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