JUSTICE. Trois ex-dirigeants d'une société vendant des éoliennes sont jugés pour avoir commercialisé des produits défectueux. Le directeur risque cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Trois anciens dirigeants d'une société vendant des éoliennes domestiques défectueuses sont jugés devant le tribunal correctionnel d'Orléans. Il s'agit d'une affaire escroquerie qui aurait fait 600 victimes. Entre 2006 et 2009, la société, basée dans le Loiret, a démarché des particuliers et des agriculteurs de toute la France, afin de les convaincre d'installer une éolienne sur leur propriété.

 

Des produits fabriqués en Chine

 

La perspective de réaliser des économies d'énergie conséquentes, associée à la possibilité de revendre une partie de l'énergie produite à EDF, a séduit des centaines de personnes, soucieuses, pour certaines d'alléger leur facture d'électricité, pour d'autres de faire un geste pour l'environnement. Il est apparu très vite que les aérogénérateurs, fabriqués en Chine, étaient de mauvaise qualité. Ils fournissaient une puissance de 3 kilowatts (kWh), quand l'entreprise promettait 5 kWh.

 

 

Certains clients n'ont jamais été livrés. Chez d'autres, le matériel, facturé entre 15.000 et 50.000 euros, n'a jamais fonctionné correctement et parfois s'est avéré dangereux. La société, créée en 2006, a été finalement placée en liquidation judiciaire en juillet 2009. Elle présentait alors un passif de cinq millions d'euros. Le directeur de la société, âgé de 57 ans, est le principal mis en cause. L'escroquerie, qui lui fait encourir cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende, s'appuie sur sa connaissance présumée de l'impossibilité de remplir ses engagements en termes de livraison, tout en continuant à conclure des commandes et à réclamer des acomptes.

 

Plaintes multiples

 

Il lui est reproché également d'avoir vendu des éoliennes générant une puissance inférieure à celle initialement prévue. Un gérant de 46 ans, ayant repris l'entreprise à la suite de sa liquidation judiciaire, répond, pour sa part, de complicité d'escroquerie. L'ancien directeur de la société ainsi qu'un autre coprévenu sont également poursuivis pour tromperie sur la marchandise.

 

Les deux hommes n'auraient pas tiré les conséquences des plaintes multiples, faisant état du non fonctionnement des éoliennes, voire de leur caractère dangereux. Enfin, le PDG de la société doit répondre d'abus de biens sociaux. Il utilisait la carte bancaire de la société à des fins personnelles. On lui reproche également, entre autres choses, d'avoir retiré 52.000 euros du compte de l'entreprise et d'avoir fait financer une tondeuse à gazon de 10.500 euros par sa société. Le procès doit durer deux jours et demie.

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