Bricorama a finalement obtenu ce qu'il réclamait : que ses concurrents directs, Bricorama et Leroy Merlin, cessent également d'ouvrir leurs magasins franciliens le dimanche. Le tribunal de commerce de Bobigny estime qu'il existe une "rupture d'égalité" entre les enseignes de bricolage.

Le traitement sera donc le même pour Castorama et Leroy Merlin vis-à-vis du travail dominical. Ainsi en a décidé le tribunal de commerce de Bobigny qui ordonne aux deux concurrents de Bricorama de fermer quinze de leurs magasins franciliens le dimanche. Saisie en référé par Bricorama, lui-même condamné en octobre 2012 à cesser d'ouvrir 32 de ses magasins le dernier jour de la semaine, la justice a assorti sa décision d'une astreinte de 120.000 € par magasin pour chaque ouverture illégale le dimanche. Seront concernés les magasins de Ballainvilliers, Fresnes, Créteil, Villetaneuse, Montgeron et Villabé pour Castorama et de Massy, Sainte-Geneviève-des-Bois, Chelles, Collégien, Rueil-Malmaison, Livry-Gargan, Gennevilliers, Vitry et Ivry pour Leroy Merlin. Aucun ne disposerait des autorisations préfectorales d'ouverture en dehors des zones PUCE (Périmètre d'usage de consommation exceptionnelle).

 

Des salariés volontaires pour le travail le dimanche
Bricorama estimait qu'il encourrait "un dommage imminent constitué par la perte de chiffre d'affaires et la perte de clientèle (…) au profit de ses concurrents". Le juge a, quant à lui, estimé que tous les magasins concernés étaient "ouverts en violation flagrante de l'interdiction" des dispositions du code du Travail. La mesure de fermeture concernera plusieurs centaines d'employés. En novembre 2012, plusieurs centaines de ces salariés avaient manifesté devant le siège parisien du syndicat Force Ouvrière pour revendiquer leur droit à travailler le dimanche, sur la base du volontariat. Selon Jean-Claude Bourrelier, président de Bricorama, les salariés se seraient "à 94 % prononcés en faveur du travail dominical". Pour cette seule enseigne, le manque à gagner engendré par les fermetures se monterait à 500.000 € par dimanche, soit 26 M€ sur une année pleine. La mise sur un pied d'égalité avec ses deux concurrents suffira-t-elle à redresser la balance ?

 

Le repos dominical :
S'il est normalement la règle en France, il existe cependant des dérogations pour les commerces alimentaires ou certaines zones touristiques et thermales. En 2009, cette dérogation avait été étendue aux grandes villes, suscitant un débat social. Les syndicats défendent la fermeture du dimanche et sont soutenus par le ministre du Travail, Michel Sapin qui "ne souhaite pas que l'on grignote par petits morceaux le repos dominical qui est un élément important de la vie des travailleurs en France". Les magasins d'ameublement et de jardinage sont toutefois autorisés à ouvrir ce jour particulier, alors que les magasins de bricolage ne le sont pas.

actionclactionfp