Trois ans après le lancement du Vélo’V à Lyon et huit mois après celui du Velib à Paris, où en sont les vélos en libre service dans les grandes villes de France ? Retour sur la riche histoire d’un concept anglo-saxon et tour de France en images de ses différentes applications.

En 1988, deux danois, Morten Sadolin et Wessung Ole, de retour d’une soirée chez des amis, s’aperçoivent que leurs vélos ont été volés. Sur le chemin du retour, ils imaginent alors un système de vélos en libre service partagés. Quelques années plus tard, en 1995, ils lancent «Bycyklen», un service entièrement gratuit destiné aux habitants de Copenhague, où chaque utilisateur peut emprunter un vélo pour son trajet, laissant ensuite sa bicyclette libre à un autre utilisateur.

Depuis, le concept anglo-saxon de vélos partagés («bike-sharing» en anglais) a fait du chemin et des émules jusque chez nous. Après le Danemark, le Royaume-Uni et le Pays-Bas, c’est au tour de la France d’être envahie par ces vélos costauds et attachants, véritables signaux dans la ville. Si La Rochelle proposait déjà en 1974 des «vélos jaunes» à la location, c’est à Rennes qu’a été lancé le «premier libre-service vélo informatisé au monde». Depuis juin 1998, le «Vélo à la carte» rennais est en effet administré par la société Clear Channel.

Dix ans plus tard, les vélos partagés ont fleuri un peu partout dans l’hexagone, dans une quinzaine de villes pour l’instant. Entre temps, l’Allemagne a lancé «Call a Bike» (à Berlin, Frankfurt ou Munich…) et l’Autriche a initié Citybike à Vienne – des systèmes similaires à ceux que nous connaissons chez nous. En France, si Clear Channel a le mérite d’être précurseur en la matière, c’est le publiciste JCDecaux qui contrôle le marché, ayant remporté trois quarts des appels d’offres lancés par les municipalités.

Clear Channel contre JCDecaux
Caen, Rennes, Perpignan et Dijon sont gérées par Clear Channel, toutes les autres villes étant aux mains de JCDecaux. Petites exceptions : le «Velomagg’» de Montpellier, géré par le TaM (Transport de l’Agglomération de Montpellier) et le «Vélo+» d’Orléans, géré par la SNCF via Effia. Dans ces villes, l’initiative a notamment le mérite d’avoir créé des emplois : une quarantaine à Toulouse, une trentaine à Marseille, cinq à Amiens et pas moins de 400 à Paris, plus gros parc de vélos partagé à l’heure actuelle (plus de 20.000 unités).

Si le succès des Velib’ parisiens et autres Vélo’V lyonnais n’est plus à démontrer, on peut parier sur une multiplication dans les prochaines années de ce concept à travers la France, et même au-delà. En effet, inspiré par l’exemple français, la ville de Montréal veut être la première d’Amérique du Nord à se doter d’un service de vélo en libre service. Tablant sur 2010 pour sa mise en service, la ville canadienne aurait déployé un budget de 15 millions de dollars.

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A Paris, près de 17 millions d’usagers
Huit mois après son lancement, 16,9 millions d’utilisateurs sont montés sur une selle Vélib’. C’est ce qu’a annoncé le groupe d’affichage JCDecaux le 12 mars lors de la publication de ses résultats annuels. Des «évènements inattendus» sont venus booster l’usage de Vélib : «les neufs jours de grève en octobre ont doublé le nombre d’utilisateur par jour», a précisé le codirecteur général Jean-Charles Decaux. Concernant le gel de l’extension du dispositif à la banlieue par le tribunal administratif, JCDecaux attend le verdict du Conseil d’Etat «dans le courant de l’année 2008».

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