Douze sites de l’architecte Vauban ont reçu l’honneur d’être classés à l’Unesco. D’Arras à Villefranche-de-conflent en passant par Besançon et Saint-Martin de Ré, ces constructions illustrent le talent d’un homme aux multiples facettes qui revisita la défense française au quatre coins du pays au 17e siècle. Découverte et redécouverte d’édifices incontournables.

Le 7 juillet dernier, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco, qui se réunissait à Québec, a reconnu un ensemble de douze fortifications majeures construites par Vauban au XVIIe siècle. Toutefois, le château de Bazoches (Nièvre) et le fort transformé en citadelle du Palais à Belle-île-en-mer (Morbihan), également présentés n’ont pas été retenus. «L’un a été retiré par défaut d’authenticité, il y avait eu trop de transformations, ce n’était plus vraiment l’oeuvre de Vauban et l’autre parce qu’il ne répondait plus à la nouvelle appellation (de forteresse, ndlr)», a précisé Jean Guéguinou, ancien ambassadeur français à l’Unesco.

Le réseau des 12 sites reconnus par l’Unesco comprend la citadelle pentagonale d’Arras (Pas-de-Calais) ; la citadelle, l’enceinte urbaine et le fort Griffon de Besançon (Doubs) ; les forts de Blaye/Cussac-Fort-Médoc (Gironde) ; l’enceinte urbaine, les forts et le pont d’Asfeld à Briançon (Hautes-Alpes) ; la Tour dorée de Camaret-sur-mer (Finistère) ; la ville neuve de Longwy (Meurthe-et-Moselle) ; le fort de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes) ; la citadelle de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales) ; la place forte de Neuf-Brisach (Haut-Rhin) ; la citadelle de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime) ; les tours côtières de Tatihou/Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) ; l’enceinte et les forts de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales).

La France, véritable forteresse

Entre 1667 et 1707, Vauban a conçu ou amélioré la fortification de plus de 300 villes un peu partout en France. Son objectif n’était alors pas de créer des places fortes imprenables, mais bien plus de les faire se soutenir entre elles. Leur infrastructure était telle qu’elles obligeaient l’ennemi à immobiliser des effectifs dix fois supérieurs à ceux de l’assiégé. Pendant que les assaillants regroupaient le nombre d’hommes nécessaires, les secours français avaient le temps d’arriver pour venir prêter main-forte à la place assiégée. Ce procédé fit ses preuves car exception faite de la citadelle de Lille qui fut prise une fois, la France fut inviolée durant tout le règne de Louis XIV et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Dans les neuf places fortes qu’il créa, Vauban l’architecte, également urbaniste, allia des principes qui conciliaient la rigueur esthétique aux exigences de la logistique : un plan en damier dans une enceinte octogonale permettait une distribution parfaitement fonctionnelle des bâtiments publics et des habitations groupées autour d’une place centrale carrée destinée aux manoeuvres et aux parades. Cette infrastructure a été largement reprise sous l’appellation de « système Vauban » depuis.

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