La traditionnelle journée de la femme, célébrée le 8 mars, est encore une fois l'occasion de rappeler la place et le rôle de celle-ci dans la société, et particulièrement dans le secteur du travail. Si le BTP a longtemps souffert d'une image machiste, les us et coutumes ont su évoluer pour laisser place, non pas encore à la parité, mais à un certain rééquilibrage de la répartition entre sexes. Cependant, il reste encore beaucoup d'efforts à fournir.

Le BTP, réputé assez misogyne, l'est pourtant de moins en moins. Les campagnes de recrutement et de sensibilisation ont, semble-t-il, porté leurs fruits. A la Capeb, on note une progression de +50.1 % des effectifs féminins salarié entre 2001 et 2012, soit une part de 11% de femmes parmi les salariés du bâtiment en 2012.

Les ETAM les plus nombreuses

Bien sûr, on est encore loin de la parité, mais les choses progressent doucement. Sans surprise, on retrouve les femmes dans des postes ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) à 60%, tandis que les ingénieurs et assimilés (21%) et les ouvriers ou compagnons (20%) représentent une part plus modeste, indique le dernier indicateur de la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment. L'organisation œuvre aussi depuis longtemps, via sa Commission nationale des femmes d'artisans, pour faire véritablement valoir la place des femmes dans les entreprises artisanales. Car c'est bien souvent là qu'on les retrouve, en tant que conjoint d'artisans (60%). Véritable adjoint du chef d'entreprise, elle participe pleinement au développement et à la vie de l'entreprise, grâce à des compétences multiples liées aux activités administratives (gestion, commerce, communication…).

Un statut reconnu

Un long chemin a été parcouru pour reconnaître leur rôle auprès du conjoint, depuis la création de trois statuts de conjoint collaborateur : prestations maternité, cotisation vieillesse obligatoire, rattachement obligatoire du conjoint à un statut, ouverture aux conjoints titulaires d'un PACS… Et d'autres revendications sont à attendre. Ainsi, la Commission souhaite que soient alignées les prestations maternité des conjoints collaborateurs sur celles des femmes chefs d'entreprise, que l'on permette aux concubins d'opter pour le statut de conjoint collaborateur, ou encore que soient assouplies les conditions de rachat de cotisations pour les conjoints collaborateurs.

Encourager la reprise d'entreprise

Du côté des femmes chefs d'entreprise, la partie est bien avancée aussi, mais n'est pas encore gagnée. A la Fédération française du bâtiment, l'entrepreneuriat au féminin est vivement encouragé, via une politique volontariste mise en place depuis les années quatre-vingt-dix. Objectif : intégrer des femmes dans l'ensemble des métiers et fonctions des entreprises du bâtiment. "(…) Dans les 15 prochaines années, 40% des entreprises seront à reprendre dans le bâtiment. C'est pourquoi la FFB favorise l'entrepreneuriat au féminin à travers ses 92 groupes Femmes dirigeantes du bâtiment. Nous devons encourager les femmes à se lancer dans la reprise d'une société. La mixité, la complémentarité et la diversité des talents sont assurément l'avenir de notre secteur", a souligné Jacques Chanut dans un communiqué.

 

Quelques chiffres à l'appui : 27% des PME/TPE ont une femme à leur tête, dont 24% dans la construction et 10% des mandataires de la FFB sont des femmes. De plus, en 2011-2012, sur 10.000 femmes en formation initiale, 3.500 sont en reconversion à l'AFPA, 23 à 25% en formations d'ingénieur BTP. En formation continue, en 2012, 11.5% des femmes sont en contrat de professionnalisation, tandis que l'on dénombre 8.9% de stagiaires féminines.

 

Si le nombre de femmes est en croissance, reste que la question des écarts de salaire est peu évoquée dans le secteur du bâtiment. Un tabou ?

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