Alors qu'on dénombrait une cinquantaine de victimes lundi après-midi, des milliers de foyers sans électricité et de nombreux dégâts matériels, après la violente tempête qui a touché la Vendée et la Charente-Maritime, Nicolas Sarkozy, sur place, a évoqué un « plan digues », a refusé de « transiger avec la sécurité » et a promis des mesures d'urgence. Mais, déjà, les polémiques sur la construction à outrance en zone inondable faisaient rage.

Une nouvelle tempête s'est abattue ce week-end sur la côte Atlantique du pays, touchant notamment les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime. Le bilan, qui s'alourdit d'heure en heure, faisait état d'une cinquantaine de victimes lundi après-midi. Tandis que plus de 170.000 foyers étaient toujours privés d'électricité.
Dès lundi matin, les annonces et réactions du monde politique inondaient la presse. Le Président de la République, qui s'est rendu sur place, a ainsi annoncé le déblocage de 3 millions d'euros pour « faire face aux dépenses immédiates des victimes de la tempête ». De même, il a promis que l'électricité serait rétablie dès mardi dans 80% des foyers touchés. Il a également déclaré qu'un arrêté de catastrophe naturelle serait signé mardi et qu'un « plan digues » serait immédiatement confié au ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo. Plus tôt dans la matinée, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, s'était exprimée sur la chaîne I-Télé : « Je suis pour durcir les règles, il y a des zones où on ne peut absolument pas construire (…). Il ne faut pas construire dans des zones qui sont derrière des digues, surtout quand elles sont encaissées entre une voie ferrée et une digue ». Selon elle, la France compte près de 10.000 km de digues, dont « 1.000 à risque ».

 

Question de sécurité
Même si le chef de l'Etat recommandait, aux premières heures, de « ne pas commencer les polémiques », celles-ci avaient déjà fait rage dans la journée de lundi quant au problème des constructions en zone inondable et à la politique d'urbanisme dans les départements touchés. « On ne peut pas transiger avec la sécurité », a-t-il martelé.
Lundi soir, la préfecture de Charente-Maritime estimait le coût de réparation des digues endommagées par la tempête Xynthia dans le département à 135 millions d'euros. Dans un communiqué, elle précise que le coût de réparation est estimé à 20 millions d'euros en travaux d'urgence et 115 millions d'euros en travaux de renforcement.
Toutefois, la préfecture ne précise pas le lieu d'implantation des digues détruites.

 


Impôts : des mesures spécifiques pour les victimes de Xynthia
Le ministre du Budget, Eric Woerth, a annoncé des mesures spécifiques pour venir en aide aux ménages et aux entreprises confrontés à des difficultés financières liées aux dégâts occasionnés par la tempête.
Il a ainsi demandé aux services de la DG des finances publiques d'examiner les demandes de délai de paiement et de remise gracieuse de majorations et de pénalités de retard, sollicités par les ménages, les entreprises, les commerçants, les artisans et les professions libérales. De plus, les cotisations de l'année 2010 de taxe d'habitation et de taxe foncière sur les propriétés bâties seront remises en totalité, sur demande du contribuable, lorsque les locaux ont été détruits ou ont subi des dégâts tels, qu'après expertise, ils sont voués à la démolition. Pour l'année prochaine et les suivantes, les propriétaires pourront demander la révision de la valeur foncière des immeubles ayant subi une dépréciation durable significative du fait de la tempête.
De son côté, le Premier ministre a déclaré dans un communiqué que "le ministre de l'Economie et des Finances a déjà pris contact avec les assureurs pour que soient mis en place, comme ce fut le cas pour des événement dramatiques précédents, des dispositifs notamment permettant des avances pour que les remboursements aient lieu dans les meilleurs délais".

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