L’épouse du président argentin et sénatrice de la province de Buenos Aires, Cristina Kirchner, a «sèchement» rappelé à l’ordre mercredi l'ambassadeur de France en Argentine, François Lott pour ses propos à l’égard du gouvernement. Et l'a invité à respecter la souveraineté de son pays.

Mme Kirchner réagissait aux propos tenus la veille par l'ambassadeur de France, qui avait fustigé l'attitude selon lui «populiste» et «un peu soixante-huitarde» du gouvernement du président argentin Nestor Kirchner, son époux, qui a conduit au retrait du groupe français Suez de sa filiale de distribution d'eau Aguas Argentinas.

«Nous continuerons à respecter la République française, mais nous allons lui demander qu'elle veuille bien donner des instructions à son ambassadeur, pour qu'il sache qu'il est dans un pays souverain, que ceux qui y décident sont son président, son Parlement, et son pouvoir judiciaire», a déclaré Mme Kirchner lors d'un discours prononcé à Berazategui, dans la banlieue de Buenos Aires. «Quand un amabassadeur étranger insulte un gouvernement, il n'insulte pas un Président, il insulte son peuple, il insulte la nation», a-t-elle ajouté.

 




Réponse de la France


La France respecte «pleinement» la souveraineté argentine dans l'affaire Suez, a déclaré jeudi le ministère des Affaires étrangères. «Nous avons pris note des commentaires de Mme Kirchner à la suite des propos tenus par notre ambassadeur à Buenos Aires, dans un cadre informel, sur le contentieux concernant la société Suez», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi. «Quant à la souveraineté argentine à laquelle se réfère Mme Kirchner, il va de soi que nous la respectons pleinement», a ajouté M. Mattéi, en précisant que la France s'était déjà exprimée sur le retrait du groupe français Suez d'Argentine et n'avait «rien à ajouter».

 




Pour rappel, après près de trois ans de négociations souvent houleuses, le groupe français Suez a stoppé son activité de distribution d’eau et de tout-à-l’égout dans le grand Buenos Aires, faute d’avoir pu obtenir de son point de vue, de meilleures conditions financières pour rester en Argentine. L'assemblée générale a voté à la quasi unanimité le 22 septembre la résiliation du contrat, qui prendra totalement effet fin février.

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