RSE. Le groupe Spie a décidé de mesurer sa contribution en matière d'efficacité énergétique en appliquant le référentiel européen Taxonomy. Si ce système de classification exigeant "ne rend pas tout à fait justice à ce que nous faisons, selon le PDG de l'entreprise, Gauthier Louette, il a au moins le mérite d'exister".

Cela devient une habitude. En ce début 2020, au moment de l'annonce de leurs résultats, les groupes de BTP ont très largement mis en avant leur politique RSE et leurs objectifs en matière de lutte contre le changement climatique. Le 11 mars, le groupe Spie n'a pas fait exception à la règle.

 

L'entreprise a souhaité être dans du concret. Pour cela, elle a utilisé le référentiel européen Taxonomy, sorti récemment et dont ce sont encore peu saisi les acteurs économiques, afin de mesurer la part de ses activités vertes dans sa production 2019. Résultat : 35% de son activité contribue à la lutte contre le changement climatique.

 

Un référentiel européen particulièrement exigeant

 

Un chiffre qui peut paraître assez bas au regard du métier d'un groupe qui intervient dans la rénovation technique des bâtiments, la transmission et la distribution d'électricité avec une part de plus en plus importante d'énergies vertes, ou l'installation d'infrastructure d'éco-mobilité. Le fait a une exigence particulièrement accrue selon Gauthier Louette, PDG de Spie.

 

"Ce référentiel prend en compte uniquement les travaux qui améliorent de 30% minimum les performances énergétiques d'un bâtiment par exemple", détaille le dirigeant. De la même façon, en matière de transmission et de distribution d'électricité, certains pays sont éligibles car engagés dans une réduction du carbone dans le mix énergétique, comme la France, les Pays-Bas, la Belgique ou l'Allemagne. La Pologne en revanche ne l'est pas, alors même qu'une partie des lignes que nous construisons relie des parcs éoliens. Et le nucléaire est lui aussi exclu."

 

Le groupe met ainsi en avant quelques opérations emblématiques qu'il a pu mener. Comme la rénovation d'une clinique en Allemagne, comprenant climatisation, éclairage LED, cycles combinés… Ou encore le raccordement de parcs éoliens offshore aux Pays-Bas.

 

L'éco-mobilité de plus en plus importante

 

Les mobilités propres, de leur côté, pèsent de plus en plus dans l'activité du groupe, et enregistrent une croissance à deux chiffres. En Allemagne, Gauthier Louette explique que le groupe compte sur un partenariat autour des bus propres, avec un système de recharge rapide, "parfois à induction, et nous réfléchissons au sujet de l'hydrogène". Le groupe installe par ailleurs, essentiellement sur des aires d'autoroutes en France, en Belgique, en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas, des bornes de recharge rapide pour un groupement de constructeurs automobiles allemands. Dans l'Hexagone, Spie compte répondre à l'appel d'offres pour remplacer le réseau de bornes Autolib.

 

Ainsi, Gauthier Louette estime que le référentiel Taxonomy, "s'il a le mérite d'exister, de donner un cadre pour aller au-delà des apparences, il ne rend pas justice à l'ensemble des travaux que nous réalisons". Selon lui, c'est plutôt 80% de l'activité de Spie qui contribue à la lutte contre le changement climatique.

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