Plusieurs industriels du verre, dont le français Saint-Gobain, sont dans la ligne de mire des inspecteurs de la Direction Générale Concurrence de la Commission Européenne qui les soupçonnent de s’entendre sur des hausses de prix.

La Commission européenne a indiqué jeudi avoir mené des inspections surprise cette semaine dans les locaux de plusieurs fabricants de verre dans 6 pays européens (France, Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Suède), sur soupçons de cartel.
"Je peux confirmer que les 22 et 23 février, la Commission a mené des inspections surprise dans les locaux de plusieurs fabricants de verre plat et de vitrage automobile", a indiqué jeudi Jonathan Todd, porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

Selon lui, des responsables européens ont inspecté des entreprises fabriquant ces deux produits en Belgique, France, Allemagne et au Royaume-Uni. En Suède, les soupçons portent sur un fabricant de verre plat essentiellement et en Italie sur un producteur de vitrage automobile.
"La Commission européenne a des raisons de croire que ces entreprises ont pu coordonner des hausses de prix et s'accorder sur une surcharge de prix liée aux coûts de l'énergie dans le secteur du verre plat", a ajouté M. Todd.
Pour ce qui est du vitrage automobile, "la Commission européenne détient des informations comme quoi les fabricants pourraient s'être réparti les clients et s'être accordés sur des quotas de fourniture et des prix".

En France, le groupe français Saint-Gobain a déjà confirmé avoir été contrôlé par des agents de la Commission européenne dans deux de ses sites vitrages dans le cadre d'une enquête sur le respect des règles de la concurrence. De même, en Grande-Bretagne, le groupe Pilkington PLC a officialisé la chose dans la matinée, suivi du belge Glaverbel.

"La Direction Générale Concurrence de la Commission Européenne a pris l'initiative d'une enquête sur le respect des règles de concurrence par la Branche Vitrage de Saint-Gobain", a indiqué Saint-Gobain dans un bref communiqué. En 2004, la branche vitrage, qui emploie plusieurs milliers de personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 4,394 milliards d’euros.
"Des documents ont été saisis comme c'est toujours le cas dans ce genre d'enquête", a ensuite déclaré un porte-parole du groupe à l'AFP, sans toutefois préciser la nature de ces documents.
Les investigations se sont déroulées toute la journée de mardi et une partie de mercredi d'une part à Aix-la-Chapelle, au siège de la filiale allemande, et à La Défense au siège de la branche vitrage, a-t-il précisé.

actionclactionfp