Depuis plusieurs années, la pose de carrelage reste l'une des principales causes de sinistralité, comme le révèlent les derniers rapports annuels publiés par l'Agence Qualité Construction (AQC). Pour lutter contre ces désordres, elle vient de publier un document.

Dans le trio de tête du Flop 10 du Sycodès (rapport annuel publié par l'AQC classant par famille l'ensemble des sinistres), les désordres liés aux sols carrelés persistent depuis déjà plusieurs années, déplore l'AQC qui entend faire changer cela. L'Agence Qualité Construction a donc décidé de publier un document recensant les pathologies pour comprendre leurs origines et ainsi mieux les éviter.

 

 

Quatre pathologies identifiées

 

En fonction des remontées du dispositif alerte de l'AQC, quatre pathologies fréquentes ont été observées. La première porte que l'absence ou l'insuffisance de joints de fractionnement ou de joints périphériques qui "constitue un facteur de risque important dans le cas des carrelages collés". Dans ce cas, l'AQC précise que le revêtement "est susceptible de se dissocier de son support avec l'apparition de contraintes de cisaillement liées à des phénomènes de dilation ou de retrait". La deuxième pathologie concerne le décollement des carreaux. Un désordre fréquent lorsque la mise en œuvre de la colle ne respecte pas les prescriptions des fabricants.

 

Le troisième cas porte sur la fissuration due au retrait différentiel du mortier de pose. L'agence explique : "le retrait du mortier de pose du carrelage scellé en pose désolidarisée favorise son raccourcissement en partie inférieure, alors qu'il est contrarié par l'adhérence aux carreaux en partie supérieure. Ce retrait différentiel conduit au cintrage du lit de mortier de scellement et à la fissuration des carreaux". Enfin, dernière pathologie fréquemment constatée : "la fissuration due au retrait excessif de la chape ou du mortier surmontant un isolant". L'agence précise que ce désordre commence par la formation de "plis traduisant la déformation des carreaux" due au retrait excessif de la chape ou du mortier.

 

Des actions et des points de vigilance pour éviter les sinistres

 

Face à un nombre de sinistres encore trop élevé l'AQC rappelle qu'elle mène des actions pour les éviter. Parmi elles, la traçabilité, que ce soit sur les produits ou sur les chantiers. Pour l'agence, tracer les matériaux est "un moyen d'éviter les phénomènes d'incompatibilité des produits mis en œuvre". Il est également étudié la possibilité de mettre en œuvre une fiche de chantier pour enregistrer les travaux réalisés en amont de la pose de carrelage.

 

Enfin, l'AQC évoque les nouvelles tendances de carrelages et leurs conséquences. Depuis quelques années, les tailles de carreaux et leur pose ont changé. Ils sont de plus en plus grands et les joints de plus en plus étroits. Ce qui "ne va pas dans le sens d'une moindre sinistralité". Dans son document, l'AQC met en garde sur certains produits et supports susceptibles d'enregistrer des désordres.

 

 

Sur les carreaux de grande taille (supérieur à 1m²) et de fine épaisseur, elle rappelle que leur mise en œuvre, s'ils ne répondent pas à la certification du classement UPEC, présente un risque aggravé de sinistralité.

 

Concernant les douches italiennes, l'AQC rappelle la nécessité de réaliser une étanchéité sous carrelage. Quant au plancher de bois, le collage du carrelage doit s'effectuer "sur un ouvrage rapporté de type chape traditionnelle ou fluide". L'agence ajoute également qu'il faut "tenir compte du risque d'humidité des éléments de structure, en particulier dans les ouvrage fortement étanches à l'air". Elle rappelle enfin que "le principe essentiel est la désolidarisation périphérique de la chape avec les parois verticales".

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