INNOVATION. Wienerberger a lancé une ligne de production de sa première brique auto-isolante, Climamur. Produite entièrement en France, sur le site de Betschdorf (Bas-Rhin), cette solution associe terre cuite et laine de roche.

A l'occasion de son 200e anniversaire, Wienerberger a lancé sa nouvelle gamme de brique auto-isolante, Climamur. "C'est la première brique en terre cuite du marché en isolation thermique repartie (ITR)", explique Gérald Merlin, responsable marketing brique de l'entreprise autrichienne. Ce nouveau produit intègre de la laine de roche dans la brique, évitant la pose d'une isolation par l'intérieur ou l'extérieur. "Cette solution est 100 % minérale, naturelle et durable, elle assure un confort thermique quelle que soit la saison (R = jusqu'à 5,35 m² K/W, traitement des ponts thermiques cinq fois plus performant que la RT 2012)", ajoute-il. De plus, l'alliance entre les parois épaisses à base de terre cuite de la brique, insensible aux chocs, et l'isolant hydrophobe et protégé des agressions climatiques, rend le produit "imputrescible et inaltérable", indique Gérald Martin. L'inertie thermique de cette nouvelle brique, via l'addition de sa masse volumique (630 kg/m3) et de son épaisseur (30, 36 ou 42 cm), permet de rafraîchir l'intérieur du bâtiment en période de canicule. "La minéralité de la brique Climamur assure une qualité accrue de l'air intérieur, en évitant notamment les risques de condensation, de moisissures. Ajouté à cela, l'absence de composés organiques volatils, de solvants et de liants polluants, nous a permis d'obtenir un A+ émissions dans l'air intérieur ainsi que les certifications Excell + et zone verte (contrôle de substances indésirables)", ajoute Gérald Merlin. Concernant l'impact carbone, "des améliorations sont encore possibles", selon lui. "Les tests sont en cours mais nous savons que les résultats répondront exigences de la RE2020. De plus les performances énergétiques de cette brique compensent son impact carbone".

 

Toute la production de Climamur se fait à Betschdorf, dans le Bas-Rhin. "Nous avons investi plus de 3,5 millions d'euros sur ce site pour pouvoir produire ce nouveau produit. A terme, l'objectif est qu'il représente 10 % de notre chiffre d'affaire d'ici quatre ou cinq ans", explique Francis Lagier, président de Wienerberger France. Gabrielle Roy, responsable communication, ajoute que "cette solution est particulièrement adaptée aux personnes fragiles, notamment dans les crèches, hôpitaux ou écoles. Elle est également idéale pour les constructions agro-alimentaires ou les chais viticoles". Afin de répondre aux besoins architecturaux, une gamme d'accessoires présentant les mêmes caractéristiques a été créée par l'entreprise autrichienne.

 

Du bois pour remplacer la laine de roche ?

 

Le processus de production de Climamur est très proche de celui d'une brique classique. L'une des particularités du site alsacien est qu'il est situé sur une carrière de 53 hectares, réduisant le transport des matériaux. Constitué principalement d'argile, accompagné notamment de sciure et de papier, le mélange est homogénéisé et dépourvu d'air avant d'être envoyé à la meuleuse, pour lui donner la forme escomptée. Une fois prêt, le produit est découpé avant d'être séché pendant deux jours. Suite à cela, les briques sont cuites dans un four tunnel chauffé à 980 °C avant d'être rectifiées afin de correspondre aux dimensions. Elles sont ensuite stockées puis transportées vers un autre entrepôt, situé sur le même site, où les isolants en laine de roche sont découpés puis incorporés.

 

Four de l\'usine Wienerberger de Betschdorf
Four de l'usine Wienerberger de Betschdorf © RD pour Batiactu

 

Wienerberger a de grandes ambitions pour son nouveau produit. Le marché de la brique ne cesse de s'étendre et à même dépassé le béton sur la construction de maison individuelle depuis la mise en place de la RT2012, avec plus de 40 % de parts de marché. Cependant, l'isolation thermique répartie reste anecdotique concernant les murs de structure, son prix refroidissant les opérateurs. Toujours en 2016, seules 2 % des maisons individuelles neuves ont été conçues en ITR et 0.4 % des logements collectifs en France. "Nous souhaitons que cette nouvelle solution soit une solution durable pour les architectes", explique Francis Lagier. La prochaine étape pour Climamur sera de trouver un autre isolant. A ce jour, la laine de roche provient de la branche italienne du groupe Rockwool. "Nous regardons d'autres solutions pour l'isolation, afin de renforcer notre empreinte locale. Le chanvre semble être une bonne alternative. Nous sommes également attentifs aux performances du bois, ce serait très intéressant dans notre esprit local avec la proximité des Vosges", conclut Gérald Merlin.

 


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