De nombreux experts dénoncent le laxisme du gouvernement dans l'application des règles anti-sismiques et urbanistiques.

Quatre jours après le séisme qui a fait plus de 2.100 tués, la colère continuait de monter dimanche parmi la population algérienne. Le gouvernement a été montré du doigt pour son "inaction" depuis la grande secousse. "Où sont les grues, où sont les tentes", ont notamment crié des habitants de Boumerdès, une des villes les plus durement touchées, à 50 kilomètres à l'est d'Alger. Samedi, leur colère avait visé le président Abdelaziz Bouteflika, contraint d'écouter une visite à Boumerdès. Son cortège avait quitté la ville sous les huées et une pluie de pierres. Prenant l'incident avec philosophie, le chef de l'Etat a estimé que ces personnes avaient fait preuve de "vitalité" (sic).

Dimanche, la presse indépendante a elle aussi accusé les autorités d'incompétence et de laxisme dans l'application des règles anti-sismiques dans la construction. "Ce n'est pas un problème de loi, nous avons des lois extraordinaires, c'est leur application qui pose problème", a expliqué Ahmed Boudaoud, président du Conseil des experts architectes algériens, cité par El Watan.

Le président de l'Union nationale des ingénieurs de la construction Amar Tinicha a affirmé que "la plupart des certificats de conformité sont des certificats de complaisance. Il y a un grand trafic là-dedans. Là, encore, la corruption fait rage". Les experts ont commencé à inspecter les constructions signalant par une croix verte les immeubles habitables, une croix orange ceux qui peuvent l'être après réparation et une rouge les bâtiments à démolir.

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