Soupçonnés d'avoir escroqué des personnes âgées en leur facturant des travaux de charpente ou d'isolation fantaisistes, seize hommes comparaissaient de mercredi à vendredi devant le tribunal correctionnel de Meaux (77).

Les seize prévenus, le gérant de la société BDP (Bureau de détention parasitaire) Yll Selaj, ainsi que quinze de ses commerciaux comparaissent pour treize opérations commerciales douteuses identifiées de 1999 à 2003, mais il pourrait y en avoir eu des dizaines d'autres, selon une avocate des parties civiles, Me Agnès Peeters.

Selon l'accusation, les escrocs présumés s'en prenaient à des personnes âgées, affaiblies, parfois atteintes de troubles mentaux. Ils se présentaient chez elles généralement en binôme, examinaient vaguement les charpentes, et leur faisaient ensuite signer des devis fantaisistes pour les travaux les plus divers : traitement de charpente contre les xylophages, assèchement des murs, pose de laine de verre, changement de plancher... La somme des travaux à effectuer pouvait facilement atteindre 15.000 euros. Certains démarcheurs n'auraient pas hésité à se dire envoyés par la mairie, ou à passer des coups de téléphone imaginaires aux enfants des victimes, pour inciter celles-ci à signer les devis. Ces devis étaient très souvent antidatés, généralement au prétexte de faire bénéficier le «client» d'une promotion de la semaine précédente. Ceci permettait selon l'accusation d'empêcher les signataires de se rétracter dans le délai légal, et éventuellement de commencer les travaux sur le champ. Parfois, les victimes, insolvables, auraient été incitées à contracter des crédits.

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