CONJONCTURE. La Capeb a révélé jeudi 2 mai 2024 les résultats de sa note de conjoncture du 1er trimestre 2024. Elle appelle le gouvernement à continuer à soutenir l'activité de rénovation.

"L'entretien-amélioration à son tour dans l'impasse." C'est le constat posé par la Capeb dans sa note de conjoncture du 1er trimestre 2024, publiée le 2 mai. Le document témoigne en effet d'un repli de l'activité en entretien-amélioration (-0,5% en glissement annuel) après trois trimestres de stagnation, notamment à cause du ralentissement de la croissance des travaux de performance énergétique.

 

 

La note fait également état d'une baisse du volume d'activité des entreprises artisanales du bâtiment de l'ordre de 1,5% par rapport au 1er trimestre 2023, d'une perte de vitesse de la construction neuve, d'une diminution du niveau des carnets de commandes et d'une augmentation des besoins en trésorerie chez les entreprises.

 

"C'est plus ou moins ce qu'on avait prévu", commente Jean-Michel Martin, président des métiers bois de la Capeb, contacté par Batiactu. "On pensait cependant que la rénovation énergétique viendrait compenser la baisse du neuf, ce qui n'a pas été le cas, puisqu'elle aussi a fortement diminué".

 

MaPrimeRénov', levier majeur pour relancer le secteur

 

La Capeb appelle donc le gouvernement "à poursuivre son soutien à l'activité de rénovation pour tous". Selon la confédération, cela passe par l'évolution du dispositif MaPrimeRénov', qui doit être pérennisé et optimisé.

 

Elle salue ainsi les mesures d'assouplissement qui entreront en vigueur au 15 mai 2024 : fin de l'obligation de réalisation d'un DPE pour être éligible lors d'une rénovation impliquant un seul geste de travaux, élargissement des aides aux mono-gestes aux passoires thermiques, fin de la condition obligatoire de remplacement du système de chauffage pour bénéficier d'une subvention pour l'isolation.

 

Mais le travail ne doit pas s'arrêter là. La Capeb insiste ainsi sur l'importance de rendre les opérations de rénovation globale accessibles aux propriétaires. "Les clients n'ont pas toujours les moyens de mener des travaux de rénovation globale", explique Jean-Michel Martin. "Il faut mettre en place un parcours de travaux en différentes phases pour leur permettre d'aller au bout de leurs projets." Il ajoute : "Les banques aussi ont un rôle à jouer, elles doivent innover pour aider les propriétaires à financer le reste à charge".

 

Un marché de l'accessibilité au logement au fort potentiel

 

La Capeb propose également de développer des mesures similaires pour stimuler le marché de l'accessibilité au logement. En effet, elle rappelle que la population connaît un vieillissement (1 Français sur 3 aura plus de 60 ans en 2050) et qu'il faut pouvoir répondre à cette demande grandissante.

 

"Il est crucial d'adapter l'existant pour les seniors", affirme Jean-Michel Martin. "85% d'entre eux désirent vieillir chez eux. Cela demande de l'anticipation. On pourrait intégrer ces travaux dans les parcours de rénovation, par exemple, avec des aides dédiées. C'est un enjeu à creuser avec les pouvoirs publics."

 

 

La Capeb interpelle le gouvernement

 

"Il y a des millions de logements à rénover et ces rénovations ne se feront pas sans les entreprises artisanales du bâtiment", conclut Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. "J'en appelle au Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre de dispositifs qui leur donnent la possibilité de répondre à ce potentiel colossal d'activité."

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