RESEAUX. La FNTP, les Canalisateurs et l'UIE interpellent les pouvoirs publics "pour une relance qui ne tombe pas à l'eau", et un soutien des investissements dans ce domaine.

"Unissons nos forces pour faire des agences de l'eau le fer de la relance du secteur." C'est l'appel qu'ont lancé Bruno Cavagné, président de la FNTP, Alain Grizaud, président des Canalisateurs, et Jean-Luc Ventura, président de l'Union des industries de l'eau, ce 16 juin, aux pouvoirs publics.

 

"A l'heure de l'adaptation au changement climatique et de ses multiples défis, et plus encore dans la situation sanitaire que nous travers avec ses impacts lourds de conséquence sur l'économie du secteur de l'eau", les trois représentants de fédérations estiment qu'il est désormais urgent d'agir rapidement. Comment ? En soutenant "les investissements nécessaires à la transition écologique".

 

Un constat inquiétant


Les trois présidents partent de plusieurs constats qui sont sources d'inquiétude. D'une part, les épisodes de sécheresse et de canicule vont se multiplier, entraînant des problématiques de gestion de l'eau. D'autre part, les agences de l'eau se voient "privées de plus de 2 milliards d'euros de ressources financières, avec l'instauration d'un 'plafond mordant et des multiples ponctions sur leur budget", projet de loi de finances après projet de loi de finances.

 

Par ailleurs, les Assises de l'eau ont permis de confirmer le déficit d'investissement dans les infrastructures, estimé à 2 milliards d'euros par an. Sans compter qu'avec la crise sanitaire s'ajoutent les surcoûts liés à l'épidémie de covid-19 (hygiénisation des boues, pertes de productivité sur les chantiers…). Tandis que les collectivités vont perdre "beaucoup de leur capacité financière du fait de la crise", complètent-ils.

 

 

Un rôle moteur


De manière générale, les agences de l'eau "jouent un rôle moteur dans l'investissement des collectivités dans le secteur, afin de leur permettre d'entretenir et de renouveler leurs infrastructures, de s'engager vers une nécessaire résilience face au changement climatique, et de participer à la transition écologique", mais aussi de "réduire la fracture entre territoires urbains et ruraux", notent les représentants des trois organisations professionnelles.

 

Selon eux, les aides qu'elles apportent sont un véritable soutien à la commande publique locale, puisqu'un million d'euros d'aides des agences donne lieu à plus de 3 millions d'investissement. Aussi estiment-ils primordial de conforter leur rôle dans la période actuelle.

 

Décision symbolique

 

Alors que les missions des agences de l'eau sont jugées "toujours plus larges", leur assiette de ressources reste cependant réduite. En effet, leurs recettes reposent uniquement sur la facture d'eau, rappellent les trois organisations. Leurs présidents proposent ainsi des idées afin que les agences puissent assumer pleinement leur rôle et soutenir l'investissement.

 

Tout d'abord, "supprimons le plafond mordant", interpellent-ils, pour donner leur donner un peu d'air. Ils demandent aussi de permettre aux agences d'avoir recours à l'emprunt, "à hauteur de 5 milliards d'euros". Le but : cofinancer la mise à niveau des infrastructures dans la lutte contre le changement climatique, et ainsi maintenir les objectifs fixés dans le cadre de la première partie des Assises de l'eau, notamment, à l'été 2018. Autant de suggestions qui s'ajoutent aux contributions de nombreux autres secteurs pour penser le futur plan de relance de l'économie.

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