Qu'il s'agisse des entreprises de gros œuvre, des promoteurs ou des architectes, tous les acteurs du bâtiment devront faire évoluer leurs pratiques et leurs prix pour s'adapter à la RT 2012, qui doit entrer en vigueur à la fin de l'année. Une étude du cabinet Xerfi met en exergue les répercussions de cette nouvelle réglementation, notamment en matière de coût pour les entreprises.

La réglementation thermique 2012, qui doit entrer en vigueur à la fin de cette année, vise à diviser par trois la consommation énergétique des bâtiments neufs. Mais cette révolution aura des répercussions sur les coûts, selon une étude publiée par le cabinet Xerfi qui chiffre leur augmentation entre 15 et 20% les premières années, contrairement à l'estimation du gouvernement qui prévoit des hausses de 7 à 8%.

 

La RT 2012 entrera donc en vigueur dès novembre 2011 pour le non résidentiel et le logement social, et en janvier 2013 pour le logement traditionnel. L'envolée annoncée des coûts viendra, selon Xerfi, des «pressions tarifaires exercées sur les équipements et matériaux». Et cette hausse rend d'autant plus importantes «la promesse de réduction de charges, la question du prix du BBC et la pérennité des aides fiscales», souligne l'étude.

 

Convaincre les acheteurs
Surtout, Xerfi pointe les efforts que devront faire les professionnels pour s'adapter à la nouvelle règlementation. Les promoteurs, «en position de force au sein de la filière», ainsi que les constructeurs de maisons individuelles devront convaincre les acquéreurs des vertus du BBC afin de faire passer la pilule des hausses de prix. Les professionnels de construction et de second œuvre, de leur côté, «seront sous pression puisque l'efficacité énergétique finale du bâtiment repose sur eux».

 

A chaque type d'entreprise sa manière d'aborder le changement : si d'après l'étude, les principaux groupes de gros-œuvre travaillent déjà leur stratégie en éco-construction, «les acteurs du second œuvre pourraient s'associer voire se regrouper pour des raisons de coordination entre les lots». Reste les maîtres d'œuvre, dont la marge d'augmentation des prix «est faible malgré la montée en gamme espérée de leurs prestations». Sans compter la formation nécessaire des professionnels aux techniques de l'éco-construction, qui devra être prise en compte non seulement dans l'organisation des entreprises, mais qui entraînera aussi une hausse des salaires.

actionclactionfp