ENQUÊTE. Brandies comme étendard par les acteurs de la construction, les politiques de responsabilité sociétale des entreprises symbolisent certes une prise de conscience sincère des enjeux sociaux et environnementaux, mais des communications parfois forcenées peuvent alimenter des suspicions de "greenwashing". Les bonnes pratiques sont pourtant bien réelles, mais n'empêchent pas certains pièges à éviter. Batiactu a mené l'enquête.


Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est devenu difficile de ne pas entendre parler de RSE au quotidien lorsqu'il est question d'entreprise. Ce terme né dans les années 1960, qui renvoie à la responsabilité sociétale des entreprises - établie sur la base de critères ESG, "environnementaux, sociaux et de gouvernance" -, a pris de plus en plus d'ampleur, coïncidant avec la prise de conscience du changement climatique. Pour s'y retrouver, la norme Iso 26000 fait office de boussole, en présentant sept grandes questions (voir encadré).

 

 

Des considérations qui s'appliquent aussi au secteur de la construction : sachant qu'il représente à lui seul 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France, les entreprises de la filière sont plus qu'incitées à montrer qu'elles s'investissent et font tout pour verdir leur activité. Au risque de tomber parfois dans le "greenwashing" ou le "socialwashing", des accusations selon lesquelles leur discours bienveillant envers la société et l'environnement serait finalement peu suivi d'actions concrètes, impactantes. D'ailleurs, les consommateurs, sensibles aux arguments écologiques, estiment à 67% que le "greenwashing" est trop généralisé, selon une récente enquête Yougov datant de septembre 2021.

 


Qu'est-ce que la norme Iso 26000 ?

 

Il s'agit d'une norme internationale qui définit les grandes lignes relatives à la responsabilité sociétale des organisations et qui a pour objectif de mesurer les impacts de leurs activités sur la société et l'environnement. Elle tourne autour de sept questions :
- La gouvernance,
- L'environnement,
- La loyauté des pratiques dans les affaires,
- Les questions relatives aux consommateurs,
- Les communautés et développements locaux,
- Les droits de l'homme,
- Les relations et conditions de travail.

 


Prouver que les engagements pris sont respectés

 

Les choses ne seraient pourtant pas aussi simples : "Dans le cas d'une politique RSE, l'aspect conforme/non-conforme n'est pas suffisant, étant donné qu'il n'y a pas de réglementation internationale sur le sujet", explique Jacques Matillon, président-directeur général de Bureau Veritas Construction, la branche du groupe d'inspection et de certification dédiée au BTP. "On retrouve souvent des éléments communs sur l'inclusion, l'égalité des sexes, la promotion de la diversité, le pourcentage de femmes présentes dans les postes de direction… Mais chaque entreprise fixe ses propres seuils en fonction de son degré de maturité sur ces sujets. C'est pourquoi le rapport à la RSE est propre à chacune ", poursuit-il.
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