Du 1er mai au 15 octobre 2005, la Haute-Saône célèbrera la chapelle de Ronchamp et son architecte Le Corbusier. Un demi-siècle après sa construction, de nombreuses manifestations culturelles et populaires sont programmées.

Expositions, colloques, spectacle son et lumière, danse contemporaine, théâtre, concerts : 27 manifestations culturelles, assorties du label «d'intérêt national» de la Direction des Musées de France, vont jalonner l’année en Haute-Saône pour rendre hommage à la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp, consacrée le 25 juin 1955.

Les quelque 80.000 visiteurs qui viennent chaque année à la rencontre de l'étrange vaisseau de béton blanc amarré au sommet de la colline de Ronchamp ont assuré la postérité d'un chef d'oeuvre architectural né dans la douleur.

Lorsque après cinq années de tergiversations, la Commission d'Art sacré de Besançon finit par s'accorder sur le nom de Le Corbusier pour reconstruire la chapelle détruite pendant la guerre, l'architecte, athée convaincu, commença par refuser l'offre.

«Seule une visite sur le site de la chapelle et la promesse d'avoir une liberté totale pour concevoir le bâtiment l'ont convaincu d'accepter», rapporte Jean-François Mathay, dont le père, François Mathay, fut, en Franche-Comté, l'un des fers de lance du projet.
«Mais quatre ans se sont encore écoulés avant le démarrage des travaux car Le Corbusier voulait que s'apaisent les polémiques suscitées par ses réalisations précédentes et souhaitait voir rassembler tout l'argent destiné à la construction pour éviter que le chantier puisse être interrompu», poursuit-il.

Sage précaution en effet, puisqu'à la même époque, une pétition contre ce drôle d'édifice au toit profilé façon tremplin de ski ou crustacé géant avait déjà trouvé son chemin jusqu'au Vatican.
«Dans une région de mentalité assez traditionnelle, la Chapelle de Le Corbusier a été très mal reçue. Mais les habitants de Ronchamp sont aujourd'hui conscients qu'ils ont un trésor en haut de leur colline», affirme Stéphane Potelle, historien spécialiste de Le Corbusier, «architecte agnostique mais emprunt de spiritualité».

«On trouve dans cet édifice toutes les caractéristiques de son oeuvre : la recherche de l'espace, le contrôle de la lumière, l'usage du béton, mais aussi une dimension incroyablement personnelle à relier, sans doute, à la proximité du site avec la ville de la Chaux de Fonds, en Suisse, où Le Corbusier a grandi auprès de sa mère, Marie, qu'il vénérait et dont le prénom renvoie au culte marial de la chapelle», explique l’historien.
Une demande de classement de la Chapelle de Ronchamp au titre de «Patrimoine mondial de l'humanité» a été lancée en 2002, peut-être aboutira-t-elle d'ici quelques années.

En attendant, voici quelques-unes des expositions à voir lors des festivités du 50ème anniversaire :
-1er mai au 30 septembre : «La construction de la Chapelle », Ronchamp - Abri du Pèlerin (informations au 03 84 20 65 13).
- 25 juin au 09 octobre : «Le Corbusier, de l'émotion à la sérénité», Belfort - Musée d'art et d'histoire, Tour 46 (informations au 03 84 54 25 51).
- 5 septembre au 15 octobre : «Le Corbusier et la mémoire de l'architecte», Besançon - Centre Diocésain (informations au 03 81 61 98 94).
- 5 septembre au 15 octobre : «Le Corbusier et la Franche-Comté», Besançon - Maison de l'Architecture (informations au 03 81 83 40 60).

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