RÉACTION. Le conseil supérieur de l'ordre des architectes fait savoir sa satisfaction, quelques jours après la publication du rapport sur la qualité des logements réalisé par l'architecte François Leclercq et Laurent Girometti (Epamarne). L'institution attend à présent des actes de la part des pouvoirs publics.

Aucune opération de construction profitant d'avantages fiscaux ne devrait échapper au futur référentiel qualité des logements, issu du rapport du même nom : c'est la conviction de Christine Leconte, présidente du conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa), à la suite de la remise à la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon des travaux pilotés par l'architecte François Leclercq et le directeur général d'Epamarne, Laurent Girometti. Le Cnoa se félicite de voir cette problématique émerger, les confinements de 2020-2021 ayant joué le rôle de révélateurs. Du fait d'une dégradation de la qualité de l'habitat en logements collectifs, il serait en effet grand temps, selon l'Ordre, "d'inverser la tendance et d'offrir de meilleures conditions de vie aux habitants de notre pays". D'où l'attente des architectes de voir ce rapport ne pas rester lettre morte, en donnant la place qu'il mérite au référentiel qui en sera issu.

 

Des "logiques uniquement quantitatives"

 

"Nous nous réjouissons que l'État se réapproprie cette question", réagit Christine Leconte, dans un communiqué de presse du Cnoa. "Trop longtemps, des logiques uniquement quantitatives et une déréglementation des marchés et du secteur ont été favorisées. Il ne faut pas décorréler les besoins de construction et la qualité des logements que l'on construit." Le Cnoa, qui a poussé ces messages lors de son intervention dans le cadre de la commission Rebsamen, appelle l'ensemble de la chaîne des acteurs à se mettre autour de la table pour "mettre en œuvre les dispositifs qui encadreront vertueusement la construction".

 

 

Concrètement, la Cnoa propose, pour avancer, le partage des bonnes pratiques entre territoires, dont certains proposent déjà des chartes qualité pour le logement. Pour s'inscrire dans cette dynamique, les petites communes auraient besoin de moyens d'ingénierie locale. Sans oublier la mise de moyens financiers au niveau de la maîtrise d'œuvre pour des études plus approfondies. "Les exemples et solutions innovantes existent sur le territoire, il faut les déployer", et le neuf n'est qu'une première étape : "le 'stock' de logements existants devrait lui aussi se voir appliquer des critères de qualité à respecter lors de la grande vague de réparation de la ville à mettre en œuvre."

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