Les nouveaux adhérents de l’Union européenne ont fait entendre leurs voix, lors d’une rencontre lundi à Bruxelles. Ils veulent que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre soient adaptés selon l’industrialisation des pays. Une grande partie des nouveaux des pays d’Europe centrale dépendent encore du charbon pour leur production d’électricité. Explications.

«Commencez à penser à l’architecture financière afin d’engager les grands pays en développement comme l’Inde, la Chine et le Brésil à ratifier un accord», a adressé lundi Yvo De Boer, secrétaire exécutif de la convention climatique de l’ONU, en direction de l’Union européenne.

Cette déclaration en marge d’une rencontre avec les ministres de l’environnement de l’UE fait écho au refus des économies émergentes de se soumettre aux mêmes objectifs que les pays industrialisés. En effet, une grande partie des pays d’Europe centrale dépendent du charbon pour leur production d’électricité. Le plan présenté le 23 janvier dernier par l’UE prévoit une série d’outils visant à réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, et de porter la part des énergies renouvelables à 20%, conformément à l’objectif fixé en mars 2007. Ce plan prévoit entre autres mesures que les industries les plus polluantes devront payer dès 2013 un «permis de polluer».

Fixer des réductions «réalistes»
Les pays contestant ce plan accusent Bruxelles de ne pas tenir compte des particularités nationales. Le ministre luxembourgeois de l’Environnement Lucien Lux doute que les potentiels pour les réductions des émissions de gaz carboniques soient réalistes, alors que son homologue polonais Maciej Nowicki estime que ces mesures «risquent d’avoir des impacts négatifs pour le niveau de vie de nos citoyens et pour la compétitivité de nos entreprises. (…) En 2013, nous devrons acheter 100% des droits à polluer. Cela nous coûtera cinq milliards d’euros par an et le prix de l’énergie va augmenter de 50 à 70%». La Hongrie, la Slovaquie, la Lettonie, la Roumanie et la Bulgarie demandent que 1990 soit prise comme année de référence «afin de tenir compte des efforts réalisés», selon le ministre bulgare de l’Environnement, Atanas Kostadinov.

Objectif : présidence de l’UE
La Commission européenne espère arriver à un consensus en 2009, date à laquelle une réunion internationale est prévue à Copenhague pour trouver un nouvel accord ayant pour objectif la lutte contre le réchauffement climatique. Jean-Louis Borloo, pour sa part, a insisté pour qu’un accord soit trouvé «avant la fin de l’année 2008», une date butoir correspondant à… la présidence de l’UE par la France au second semestre de cette année.

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